PORTRAIT. Abdelmalek Boudiaf, un wali-bâtisseur nommé à la Santé

Redaction

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Abdelmalek Boudiaf ministre Santé

Plusieurs fois walis, Abdelmalek Boudiaf aura pour lourde mission de redresser un secteur de la Santé en totale déshérence.

D’Abdelmalek Boudiaf, on ne sait pas grand-chose. Son illustre patronyme pourrait laisser penser que les archives regorgent de documentation à son sujet. Que nenni. L’homme est du genre discret. Travailleur.

Titulaire d’un diplôme supérieur en sciences politiques – organisations administratives-, Abdelmalek Boudiaf a occupé plusieurs postes au sein de l’Etat dont celui de wali délégué des circonscriptions de Chéraga et Bir Mourad Rais à Alger, puis wali de Ghardaïa, Constantine et Oran.

C’est en novembre 2010 qu’il débarque dans cette dernière ville. Dès sa nomination, il annonce ses ambitions pour « La Radieuse » :

Oran sera la métropole qui va rayonner sur la Méditerranée.

Une opération de salubrité publique est lancée. La ville doit redevenir propre en un mois. Et que ça saute ! Les chantiers sont lancés à tout-va. Ordre est donné d’éradiquer les bidonvilles.

Abdelmalek Boudiaf veut aussi moderniser Oran. 40 projets structurants sont lancés. Le wali-bâtisseur dessine ce que doit être « El Bahia » d’ici 2020-2025. Il voit une dizaine d’hôtels de grand standing, un boulevard des banques pour faire de la ville une plaque tournante monétaire, un autre dédié à la santé, un port sec à l’image de celui de Tanger, un cachet architectural, des infrastructures réalisées par de grands noms du domaine.

En mai 2013, en poste depuis à peine 20 mois, Abdelmalek Boudiaf inaugure le tramway d’Oran, un chantier lancé par l’un de ses prédécesseurs. Il consolide ainsi son image d’Haussmann algérien, malgré les scandales. Il est notamment accusé de corruption et de favoritisme par le site TSA. Lui s’en défend.

L’image, l’une des forces du wali. Abdelmalek Boudiaf n’ignore en rien l’impact de ses sorties médiatiques. Le voilà qui cultive l’apparence d’un homme d’arts et de lettres au Festival du Film Arabe d’Oran. Son discours inaugural célèbre les

producteurs (…) aptes à immortaliser les luttes du peuple, avec aussi les films de la révolution algérienne qui ont fait la fierté du peuple algérien.

Jusqu’au 11 septembre, Abdelmalek Boudiaf était l’un des seuls walis à bénéficier d’une page de soutien sur Facebook. Le ministre aura-t-il autant cette chance ? Nommé par Abdelaziz Bouteflika à la Santé, la population et la réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf sait qu’il a du pain sur la planche pour panser les plaies d’un secteur gangrené par la médiocrité. Georges-Eugène Haussmann peut-il devenir Louis Pasteur ?

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