L’ancien wali d’Annaba intègre le gouvernement. Mohamed El Ghazi est ministre chargé de la Réforme du Service public depuis le remaniement du 11 septembre 2013.
Il a fêté ses 64 ans le 25 août dernier. Comme son collègue Tayeb Belaiz, il est né dans la wilaya de Tlemcen. A Khemis, plus précisément. Mohamed El Ghazi devient ministre pour la première fois de sa carrière, chargé de la Réforme du Service Public.
Fin connaisseur des rouages de la haute administration, Mohamed El Ghazi s’est fait un nom dans les wilayas dont il a été en charge. Guelma d’abord, puis Constantine jusqu’en 1999. Cette année-là, il est mis en congé par un décret signé en août par le nouveau président … Abdelaziz Bouteflika ! Il fait partie de la « charrette des 22. » Mohamed El Ghazi intègre même le club très restreint des radiés du corps des walis. Il bénéficie alors d’un « congé spécial. »
Les services de la Présidence expliquent sa radiation et celle de ses trois collègues par une volonté de réhabiliter la responsabilité, dont « la rigueur morale et le mérite doivent être les paramètres exclusifs pour y accéder ou s’y maintenir. » « Le Président, indique un communiqué, veut mettre fin à la dépravation et à la désinvolture. »
« Ces premières mesures, ajoute le même communiqué, ne sont qu’un premier étalon de ce qu’exige la réintégration dans les institutions et administrations de l’Etat des critères d’engagement, de compétence et d’intégrité de plus en plus précis et de plus en plus clairs. » Abdelaziz Bouteflika explique à l’époque qu’ « il n’y aura plus de domestication possible de l’Etat et de la société pour des intérêts propres. » Des sources affirment que certains ex-commis de l’Etat pourraient être poursuivis en justice.
Deux ans plus tard, Mohamed El Ghazi réintègre le corps de walis : il est nommé à Chlef. Il en est exfiltré en 2008, après une révolte de ses administrés. Le voilà muté à Annaba. Très vite, il impose sa méthode : pas de clémence pour les récalcitrants ! Il liquide ainsi le directeur de l’Education, lequel s’était opposé à lui sur le cas d’une bachelière. Quelques mois plus tard, il traîne en justice un ex-sénateur et trois députés qui l’accusaient de mauvaise gestion à Chlef.
En septembre 2012, Mohamed El Ghazi se voit à nouveau pointé du doigt. Par Bendoubbi Lahmer, fonctionnaire retraité, qui dans Le Matin l’accuse d’avoir été révoqué pour corruption de la wilaya d’Oran lorsqu’il n’était qu’un simple fonctionnaire.
La cabale ne s’arrête pas là. L’été suivant, en 2013, c’est le journal El Watan qui publie une enquête sur les pratiques du wali d’Annaba. Le quotidien écrit : « Le foncier des entreprises publiques fait l’objet d’une opération d’accaparement par d’autres privées avec la bénédiction de la wilaya. » L’homme est alors surnommé « Monsieur 30%. »
Le 11 septembre 2013, Mohamed El Ghazi revient dans l’actualité par la grande porte : il est nommé ministre chargé de la Réforme du service public.