PORTRAIT. Tayeb Belaiz, un proche de Bouteflika au ministère de l’Intérieur

Redaction

Tayeb Belaiz Ministre Algérie

Il remplace Dahou Ould Kablia au ministère de l’Intérieur. Mais qui est donc Tayeb Belaiz ?

Un joli cadeau. Alors qu’il vient de fêter ses 65 ans le 21 août dernier, Tayeb Belaiz se voit offrir par Abdelaziz Bouteflika un portefeuille ministériel. Et pas n’importe lequel : celui de ministre d’Etat – ministre de l’Intérieur.

Le natif de Maghnia, dans la wilaya de Tlemcen, est titulaire d’une licence en droit de l’Université d’Oran. Après ses études, il occupe des fonctions au sein des services extérieurs du ministère de l’Intérieur. Puis il quitte les services pour occuper le poste de magistrat pendant plus de vingt-cinq ans. Il est président de la cour d’Oran, puis président de la cour de Sidi Bel Abbès, et enfin de conseiller à la Cour Suprême.

C’est en 1999 qu’il entre de plein pied dans le monde politique avec sa nomination à la Commission nationale de la réforme de la justice, mise en place par le président Abdelaziz Bouteflika. Cette commission réunissait des experts, des cadres supérieurs de l’État, des magistrats et des universitaires.

En 2002, il est ministre pour la première fois, en charge de l’Emploi et de la Solidarité nationale. L’année suivante, un remaniement fait de lui le nouveau ministre de la Justice. Un poste qu’il occupe jusqu’en mars 2012 et qu’il aura marqué de cette phrase prononcée en mai 2011 à l’Ecole supérieure de magistrature d’El Harrach :

La démocratie, c’est une presse libre et une justice indépendante.

En mars 2012, Tayeb Belaiz est nommé président du Conseil Constitutionnel. Pour six et avec un mandat unique. A ce titre, il supervise les législatives qui ont lieu en mai de la même année. Karim Tabou, ancien secrétaire du FFS, l’accuse d’avoir manipulé les résultats de cette élection sur le plateau d’EnnaharTV.

En janvier 2013, Tayeb Belaiz est convoqué au tribunal administratif d’Alger suite à une plainte du magistrat Abdallah Haboul. Ce dernier lui reproche d’avoir commis une « faute professionnelle » en 2005 en refusant d’ouvrir une enquête sur les insultes et humiliations dont il avait fait l’objet de la part d’un fonctionnaire du ministère de la Justice. L’avocat d’Abdallah Haboul fait savoir que son client a été menacé par l’ancien ministre en mai 2009 pour qu’il retire sa plainte. Tayeb Belaiz refuse de se présenter à l’audience.

En avril 2013, c’est une autre affaire qui éclate : Tayeb Belaïz est accusé par l’ancien juge Mohamed Bakhtaoui d’être « intervenu dans une affaire de trafic de drogue » pour alléger la peine des prévenus lorsqu’il était président de la Cour de Sidi Bel Abbès. L’accusation est portée dans El Watan pour des faits remontant à la fin des années 1980.

Le 11 septembre 2013, à la faveur d’un nouveau remaniement, Tayeb Belaiz revient au gouvernement : il remplace Daho Ould Kablia au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales.