Abdelaziz Bouteflika, le Président-candidat muet qui écrivait des messages…

Redaction

Nous sommes le 2 mars, et les Algériens doivent encore se contenter d’un simple message du Président lu par le Ministre de la Justice et garde des sceaux Tayeb Louh à l’occasion de la célébration du 50e anniversaire de la création de la Cour suprême. Deux jours avant la fin du dépôt des candidatures à la Présidentielle auprès du Conseil Constitutionnel Abdelaziz Bouteflika offre seulement des messages et des images de consolation. 

Sa voix n’a jamais autant manqué au pays. Quand entendra-t-on parler le Président Abdelaziz Bouteflika ? On s’attendait à l’entendre ces derniers jours, juste après la déclaration de sa candidature faite par le Premier Ministre, ou le 24 février à l’occasion de l’anniversaire de la création de l’UGTA ou encore lors de sa déclaration de patrimoine hier soir. Aujourd’hui encore on attendait son discours mais le président de la République s’est encore contenté d’appeler  – par procuration une fois encore –  dans un message lu en son nom par le Ministre de la Justice les citoyens à participer « massivement » à l’élection présidentielle du 17 avril prochain et à s’exprimer pour choisir la personne qu’ils jugent la plus apte à diriger le pays lors de la prochaine étape. Ainsi que « de faire du prochain scrutin présidentiel une véritable fête pour l’Algérie », mais avec ou sans lui ?

Des mots pour les Algériens, le Président en a mais seulement à l’écrit. Alors que l’heure est au discours de candidature, Abdelaziz Bouteflika offre ses ambitions pour l’Algérie par le biais de discours lus  et relayés par ses représentants. Serait-ce l’esquisse d’un programme ? Dans lequel il prône « une justice basée sur l’efficacité et la modernité, une Justice proche du citoyen et accessible à tous de par la simplicité de ses mesures et procédures », comme il l’a écrit dans son message lu ce matin. Ou encore dans lequel il veut un pouvoir exécutif solidaire de l’armée, comme il l’avait écrit dans un autre message lu à la télévision il y a quelques semaines. Que veut le Président, et que va-t-il faire. Nous devrons nous contenter de suppositions car le Président ne parle toujours pas, en ce 2 mars. Même la législation algérienne lui permet de ne dire mot jusqu’au 17 avril, date du scrutin s’il le faut.  Mais la demande populaire qui demande au Président de parler, le laissera-t-elle encore longtemps dans son silence ?