Ces « Démocrates » qui tombent dans les bras du pouvoir

Redaction

Les appâts du clan Bouteflika n’ont pas de limite. Ils viennent de faire tomber de nouvelles proies. Il s’agit d’anciens militants « Démocrates » du RCD, qui ont décidé de rejoindre, armes et bagages,la campagne de candidat Abdelaziz Bouteflika.

Après avoir quitté le RCD, il y a quelques mois, pour dénoncer les dérives de Saïd Sadi, le groupe mené par l’ancien secrétaire national à l’organique Rabah Boucetta a animé lundi une conférence de presse à Alger pour annoncer la création d’un groupe qui va rallier le candidat président. Ces anciens militants du RCD se sont même rapprochés d’un autre transfuge du RCD, à savoir Amara Benyounès.

Mais au lieu d’entrer au MPA, les membres de ce groupe préfèrent se dérober et rejoindre Bouteflika. Pourtant, lors de sa démission du parti, en 2012, Boucetta avait accusé Mohcine Belabbas de préparer le terrain à un soutien à Bouteflika. Deux ans après, l’homme fait exactement la même chose.

Khalida Toumi, première transfuge du RCD

Rabah Boucetta n’est pas le premier ancien militant « démocrate » à être recruté par le pouvoir. Avant Amara Benyounès, qui avait intégré le gouvernement d’Ali Benflis au début des années 2000 alors qu’il était au RCD, Khalida Toumi est la première personnalité à avoir intégré le gouvernement sans que Bouteflika ne fasse l’effort de la convaincre. La présence de cette femme politique, symbole des luttes féministes dans le pays depuis plusieurs décennies, suffit au bonheur de celui qui veut voir « en même temps la minijupe de Khalida et la barbe d’un islamiste ».

Le ralliement de Benyounès

Après des années d’hypocrisie et de tergiversations, Amara Benyounès a été le second homme à avoir pris fait et cause avec le Abdelaziz Bouteflika.  S’il n’a intégré le gouvernement que sur le tard, le président du MPA avait toujours apporté son soutien au chef de l’Etat. « Le pouvoir n’est ni un tabou, ni une maladie », a-t-il dit.

D’autres responsables, notamment d’anciens du RCD, à l’image d’El-Hadi Ould-Ali, ont rejoint le clan du pouvoir. Un clan qu’ils ont pourtant combattu durant de longues années.

Essaïd Wakli

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