Ils veulent régner en monarque et mourir au pouvoir. Le continent africain a été frappé au cours de la décennie écoulée par une hécatombe de ses Présidents à vie, qui n’ont pas voulu quitter le pouvoir avant de rendre leur dernier souffle. Ailleurs, en Europe et en Amérique du sud notamment, les populations font face à la même lubie de leur dirigeant autocrate. A l’heure où les Algériens s’interrogent sur la santé fragile du Président Abdelaziz Bouteflika, qui brigue un 4è mandat, bien qu’il ne puisse pas bouger « ses membres inférieurs » de l’aveu d’Abdelaziz Belkhadem, fraîchement nommé ministre d’Etat, Algérie-Focus s’interroge sur la passion du pouvoir de certains dirigeants du monde.
Mars 2013, le Président vénézuélien Hugo Chavez s’éteint des suites d’un cancer contracté en 2010. Il venait à peine d’entamer son quatrième mandat consécutif. Un an plus tard, le scénario pourrait-t-il se reproduire en Algérie ? Depuis 2005 et surtout depuis son accident ischémique d’avril 2013, la santé d’Abdelaziz Bouteflika inquiète les Algériens, jusqu’à ses partisans. Interrogés lors du premier meeting du FLN pour la campagne présidentielle, organisé à la Coupole à ALger samedi 15 mars, ses supporters doutent fortement que le Président-candidat de 77 ans, qui a des difficultés à parler et est cloué à un fauteuil roulant, de l’aveu même de son ministre Abdelaziz Belkhadem, puisse arriver au bout de son quatrième mandat, s’il venait à être réélu le 17 avril prochain. « Laissez le aller directement d’el Mouradia à el Alia », souhaitait ainsi Lakhdar Brinis, responsable du comité de soutien FLN à Abdelaziz Bouteflika de Bouira.
Si Abdelaziz Bouteflika est loin d’être le premier Président-candidat à s’accrocher au pouvoir malgré une santé fragile, il pourrait bien être en revanche le premier dirigeant du monde à mener une campagne électorale par procuration, en comptant sur les efforts de ses lieutenants, notamment son directeur de campagne Abdelmalek Sellal, le ministre du Développement industriel Amara Benyounès et le patron contesté du FLN Amar Saadani, qui vont sillonner pour lui le territoire national ces prochaines semaines. En effet, aucun déplacement en région du Président Abdelaziz Bouteflika n’est prévu, alors que la campagne officielle débute dans deux jours. Déjà qualifié de « Président fantôme », Abdelaziz Bouteflika sera-t-il un « candidat fantôme » ?
Découvrez notre infographie des Présidents, qui, malgré leur maladie, ont été candidat à leur propre réélection. Accros à l’exercice du pouvoir, les cinq dirigeants, que nous avons sélectionnés, sont morts durant leur mandat :