Le rendez-vous électoral pour la présidentielle s’approche. Mais, en Algérie, la politique a fini par désintéresser même le plus acharné des observateurs. C’est toujours le même film qui se répète en se perpétuant dans le déni des défis à relever. Le dialogue n’a pas lieu, il y a juste lieu à l’exercice du pouvoir. Dans pareille situation, les résultats sont connues d’avance et l’avenir est prévisible. L’exercice de la politique en Algérie est une mise en scène caduque. La place réservée à la démocratie se trouve dans le décor. Le scénario est cousu de fil blanc et le suspens est inexistant.
De plus, les acteurs ne sont pas crédibles et les seconds rôles -ou les lièvres si vous préférez- ne font que de la figuration au lieu de donner la réplique. Pour toutes ces raisons, le peuple a décroché. Ce qui se passe en haut, il s’en fiche à la longue. Le 9 avril est une date qui n’évoque rien de particulier pour lui, si ce n’est que le spectateur qu’il est, est triste de connaître la fin du film avant même de le voir. Pourtant, il se joue là le film de sa vie. Celle qu’il aimerait avoir la liberté de choisir, mais qu’on lui refuse.
La filmographie algérienne est une succession de navets et de temps perdu, et le divorce pour incompatibilité d’humeur entre le peuple et le pouvoir, pourrait se traduire dans les faits par le boycott.
Rappelons cependant : le boycott a déjà été utilisé par le passé, mais il n’a pas été suivi d’effet et le système est demeuré inchangé.
Dans ce cas pourquoi ne pas aller voter. Oui voter ! Mais dans une Grande urne citoyenne. Chaque ville pourrait avoir son urne où chaque citoyen pourrait aller y glisser son petit bulletin. A cette exception près, que son bulletin ne comporterait ni photo de candidat, ni nom de parti, mais il serait sa petite lettre de doléances et la liste de ses aspirations pour l’avenir.
A la fin, et après avoir désigné démocratiquement en comités de quartiers, ceux qui seraient investis de la confiance des citoyens pour procéder au dépouillement des bulletins, on aurait constitué ainsi la grande liste des doléances et des aspirations de la majorité des algériens.
Cette liste serait alors le programme choisi par le peuple, et la fiction deviendrait enfin une réalité.
Alors voter ou ne pas voter? Cela dépend pour qui ou pour quoi !
Fayçal Anseur