Malgré son retrait de la course à l’élection présidentielle, le Général Mohamed-Tahar Yala ne désespère pas de voir le pays changer de trajectoire.
Invité ce matin du journal Liberté, l’ancien commandant des Forces navales appelle à l’arrêt du processus électoral et la naissance d’une deuxième république. « Ce n’est qu’une idée. Je ne pourrais bien sûr pas faire tout cela seul. Je fais une proposition de sortie de crise. Maintenant, c’est aux autres de suivre ou pas », explique le Général Mohamed-Tahar Yala, qui s’est récemment retiré de la course à la présidentielle.
« L’Algérie gouvernée par procuration depuis au moins un an »
Avant de détailler sa proposition, Mohamed-Tahar Yala a fait un réquisitoire très sévère à propos du pouvoir. Pour lui, «le pays est gouverné par procuration depuis au moins un an. Un président dans l’incapacité totale d’assumer ses fonctions a remis les clés du pays à un clan mafieux qui le dirige dans l’ombre, de manière illégale et inconstitutionnelle. Ce clan est décidé, et il le démontre tous les jours, à se maintenir au pouvoir quel que soit le prix que doit payer le pays, y compris celui de sa destruction voire sa disparition ».
Plus grave que cela, ajoute le Général Yala, « ce clan s’est accaparé de toutes les institutions et tous les leviers de l’Etat pour organiser une mascarade électorale, dont le résultat est connu d’avance ».
Quête d’un « consensus »
Pour « sauver le pays », l’ancien général lance un appel en direction de plusieurs franges de la société. Il appelle toutes les forces vives à « transcander leur vision personnelle ou partisane pour se rassembler et se mobiliser solidairement avec leur peuple dans un mouvement unitaire et pacifique et imposer le droit de notre peuple à choisir son système de gouvernance et ses dirigeants ».
Dans sa quête d’un « consensus », l’ancien général à la retraite n’exclut même pas des gens qui sont au pouvoir. « Les gens qui sont dans ce clan sont minoritaires », fait-il remarquer.
Quant à l’armée, l’ancien Général ne veut pas en entendre parler. « Je n’appelle pas à l’armée d’intervenir. Car, dans ce cas, ce sera le retour à la case de départ », a-t-il expliqué.
Essaïd Wakli