Manifestation à Alger : « Barakat ! » réclame la « libération de l’ENTV »

Redaction

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Une soixantaine de membres du mouvement citoyen anti-4è mandat « Barakat ! » ont manifesté ce lundi matin devant le siège de l’ENTV à Alger pour interpeller les « journalistes complices du pouvoir ».

Un scotch sur les lèvres, un T-shirt barré d’un Barakat ! en majuscule et des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire « Halte à l’instrumentalisation de la TV de l’Etat » ou encore « Journaliste de l’ENTV indignez-vous ». Une soixantaine de membres du mouvement citoyen Barakat !, hostile à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika, le Président sortant qui brigue un 4è mandat consécutif, ont investi ce lundi matin le trottoir face à l’entrée principale du siège de l’ENTV à Alger. C’est dans un silence assourdissant, que les militants ont entamé sous les coups de 11h leur sit-in, afin de dénoncer la complicité des journalistes de la télévision étatique, à la botte, selon eux, du pouvoir et « du clan de Oujda ».

« Bouteflika dégage »

Les manifestants de Barakat ! appellent à la "liberté d'expression" à Alger, lundi 24 mars. Photo : Algérie-Focus
Les manifestants de Barakat ! appellent à la « liberté d’expression » à Alger, lundi 24 mars. Photo : Algérie-Focus

Coincés entre le mur et le cordon de policiers, qui les encerclait, la soixantaine de manifestants est restée debout et silence durant une dizaine de minutes. « La démocratie est cantonnée à un quart de trottoir », s’indigne Zak Ostmane, membre de Barakat !

« Libérez Al Atlas TV ! »

Les manifestants de Barakat étaient bâillonnés symboliquement durant leur sit-in à Alger, le 24 mars. Photo : Algérie-Focus
Les manifestants de Barakat étaient bâillonnés symboliquement durant leur sit-in à Alger, le 24 mars. Photo : Algérie-Focus

Après de longue minutes de silence, les manifestants ont commencé à interpeller à gorge déployée les employés de la chaîne étatique : « Libérez l’ENTV ! Libérez l’ENTV », « Liberté d’expression ! » avant de reprendre leurs traditionnels slogans anti-système : « Y en a marre de ce pouvoir ! », « Bouteflika dégage, la jeunesse s’engage ». Un militant de Barakat ! lance alors à l’attention des employés de l’ENTV : « Sortez, soyez solidaires avec nous ». A ses côtés Zak Ostmane critique l’attitude complaisance des journalistes de l’ENTV vis-à-vis du pouvoir, qui ne fait pas honneur aux journalistes, qui se sont battus durant la décennie noire pour la liberté d’expression et le droit d’informer. »C’est une honte que les journalistes de l’ENTV restent à l’intérieur et cautionnent ce régime. On revient 20 ans en arrière. Durant la décennie noire », clame-t-il. Pour un autre membre de Barakat !, le régime d’Abdelaziz Bouteflika et de son frère Saïd « muselle la presse alors que c’est nous qui devrions les museler parce qu’ils nous insultent », dit-il en faisant référence à la blague du directeur de campagne d’Abdelaziz Bouteflika, Abdelmalek Sellal, sur les chaouis. Les manifestants ont également crié des slogans en soutien à la chaîne de télévision, qui a été récemment interdite de diffusion, suite à une double perquisition de la gendarmerie dans les studios : « Libérez Al Atlas TV ! »

Interrogé sur le nombre restreint d’opposants au 4è mandat qui ont répondu à l’appel, Zak Ostmane minimise : « Ils étaient 20 au début à s’élever pour libérer l’Algérie ».

Un manifestant de Barakat ! durant le sit-in à Alger lundi 24 mars. Photo : Algérie-Focus
Un manifestant de Barakat ! durant le sit-in à Alger lundi 24 mars. Photo : Algérie-Focus

Le groupe « Barakat ! » s’est alors dispersé dans le calme. Avant de quitter les lieux, un manifestant se moque du Président-candidat malade, en imitant Abdelaziz Bouteflika parlant d’une voix rocailleuse comme le jour où le chef de l’Etat s’était rendu au siège du Conseil constitutionnel pour remettre son dossier de candidature. La police n’a procédé à aucune arrestation.