Le climat conflictuel qui règne sur cette fin de campagne électoral fait craindre le pire à certains épargnants algériens, selon certaines informations. Les autorités algériennes nient la fuite des capitaux. Eléments de réponse.
L’élection présidentielle, prévue ce jeudi 17 avril, fait craindre le pire pour beaucoup d’Algériens. La campagne électorale a été, le moins que l’on puisse dire, mouvementée. Les animateurs de la direction de campagne du Président-candidat, à commencer par son premier responsable, Abdelmalek sellal, ancien Premier ministre, ont fait face, plus d’une fois, à la furie de la population. Surtout venant de ceux qui s’opposent ouvertement à un 4è mandat de Bouteflika. La fin de la campagne a été encore plus houleuse après les accusations lancées par la direction de campagne, et par la suite, par le candidat lui-même, Abdelaziz Bouteflika, à l’encontre de Ali Benflis. Le clan présidentiel a effectivement laissé entendre que leur principal rival est responsable des débordements qui ont perturbé voire empêché certains meetings pro-Bouteflika durant ces trois semaines de campagne.
La tension qui règne sur cette fin de campagne joue sur le moral et la confiance des épargnants algériens. Selon certaines informations, plusieurs clients de banques ont retiré massivement leur fond pour les placer en lieux « sûrs », soit à l’étranger. Ces dernier veulent certainement anticiper une crise politique qui pourrait éclater après l’annonce des résultats du vote du 17 avril, si ceux-ci venaient à être contestés.
« Pas de retrait massif de liquidité »
Face à de telles informations, les institutions bancaires ne pouvaient pas rester impassible. Forcé de réagir, le délégué général de l’ABEF (Association des banques et établissements financiers), Abderrezak Trabelsi, a nié, dans une déclaration à l’APS, « l’existence de retraits massifs de liquidité auprès des banques à l’approche des élections présidentielles ». « Il n’y a eu aucune demande exceptionnelle ni autre opération particulière concernant des retraits massifs, que se soit en dinars ou en devise, ces deux dernières semaines », a-t-il lancé, tout en précisant que l’ABEF avait effectué un contrôle à ce propos auprès des banques. Trabelsi tente certainement de rassurer les uns et les autres.
Elyas Nour