Prononcé le 11 février dernier en première instance, le verdict dans l’affaire des militants pour les droits des chômeurs de Laghouat a été maintenu par le cour de justice de Laghouat à l’issue du procès en appel ayant eu lieu ce mercredi 25 mars.
Les huit mis en cause dans cette affaire ont ainsi été condamnés à une année de prison, dont six mois ferme et six autres avec sursis. C’est ce qu’affirme Me Omar Farouk Slimani, joint au téléphone. Se disant « déçu » par ce verdict, l’avocat affirme tout de même qu’il s’y attendait. Car, souligne-t-il, la cour avait maintenue mercredi passé le verdict de 18 mois de prison ferme prononcé en première instance à l’encontre de leur camarade Mohamed Rag. Qualifiant ce procès de « politique », l’avocat y voit une volonté « de casser le mouvement des chômeurs dans le sud du pays ». Il dénonce en outre l’ « instrumentalisation et l’application stricte et abusive par les policiers des dispositions des articles 97 et 98 (modifié) du code pénal relatifs aux attroupements ».
Par ailleurs, le coordinateur du Mouvement démocratique et social (MDS), Hamid Ferhi, coordinateur du MDS a déclaré à l’issue de ce procès que « la reconduite du verdict du tribunal de Laghouat par la cour de la même ville sonne comme une punition alors que les plaidoiries et l’ambiance du procès en auguraient une autre issue. » « En effet, soutient-il, hier soir (mardi, NDLR), des informations faisaient état d’une visite du procureur et du directeur de la prison aux détenus pour leur signifier que s’ils voulaient être acquittés, ils devaient renvoyer leurs avocats militants ». M. Ferhi affirme que « le MDS ne saurait se croiser les bras devant de tels atteintes aux droits des citoyens et déploiera tous les efforts pour que Belkacem Khencha et ses camarades recouvrent leur liberté. » A ce propos, Me Slimani souligne que le collectif d’avocats rendra visite demain jeudi aux détenus afin « d’en savoir plus et confirmer cette rumeurs ».
Me Slimani et M. Ferhi, faut-il le souligner, n’ont pas omis de saluer la délégation du FFS ayant assisté au procès et grâce à laquelle « les membres des familles des détenus ont été autorisés à assister à l’audience ».
Pour rappel, les 8 militants du Comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC), dont le responsable du bureau de wilaya local, Belkacem Khencha, ont été arrêtés le 28 janvier dernier alors qu’ils observaient un rassemblement devant le palais de justice de Laghouat où se déroulait le procès de leur camarade Mohammed Rag, appréhendé le 22 du même mois. Ce dernier, quant à lui, a été arrêté le 22 janvier dernier près de son domicile par des policiers. Venus arrêter un présumé voleur, ces derniers ont embarqué aussi Mohamed Rag pour avoir « refusé de répondre à une policière qui lui avait adressé la parole”, selon des organisation de défense des droits de l’Homme.