Un écrivain algérien dénonce : les islamistes aujourd’hui servent les intérêts des puissances occidentales.
Le célèbre écrivain algérien, Waciny Laaredj n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Dans une contribution, publiée dans les colonnes du quotidien arabophone londonien «El Qods El Arabi», l’écrivain algérien revient sur la dernière action du groupe terroriste Boko Haram qui a kidnappé, au Nigeria, pas moins de 276 jeunes filles. Une monnaie d’échange que Boko Haram utilise pour négocier avec les autorités du pays la libération des détenus appartenant à cette organisation. Pour Waciny Laaredj, ces agissements servent les intérêts des puissances occidentales.
« Cet islamisme qui s’est consolidé autour de Ben Laden et tous les courants qui ont prospéré autour de lui en Afghanistan, Irak et Égypte a donné une image d’une société arabe fragile et déstructurée sans avenir ni Etat. Une société qui a échoué dans le projet d’une refondation moderne et qui s’est retournée, alors, contre cette dernière (refondation moderne) en s’accrochant à un passé civilisationnel qui fait partie de l’histoire de l’humanité », écrit l’auteur originaire de Tlemcen. Et de se demander : « Qu’apportera l’action de Boko Haram pour le monde musulman ? »
Selon lui, « Boko Haram sert les intérêts des occidentaux parce qu’il s’en prend en premier lieu à ses concitoyens et ouvre la voie à une intervention étrangère qui ne viserait qu’à s’accaparer les richesses des pays du Sud ». Waciny Laaredj estime ainsi que « les islamistes radicaux d’aujourd’hui, à travers leurs agissements, ne font que jouer le jeu d’un Occident qui veut spolier les richesses des pays du Sud, en offrant une image négative de l’Islam, où il n’y a point de projet de société clair si ce n’est le recours systématique au terrorisme nihiliste ». Des islamistes qui « ne font qu’ouvrir la voie aux puissances occidentales », dénonce encore l’intellectuel algérien. Pourtant, indique-t-il, « le Sud a les capacités de se développer mais ses richesses sont dilapidées par des gouvernants corrompus et inféodés à des intérêts étrangers ».
Pour finir, Laaredj explique que « le terrorisme et le nihilisme sont devenus les seules alternatives pour les sociétés arabo-musulmanes ». Des sociétés qui « ont besoin de beaucoup de temps pour guérir de ces maux ».
Elyas Nour