Quand Louiza Hanoune applaudit la destitution de Morsi par l’armée égyptienne

Redaction

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«Ce qui se passe en Egypte et en Tunisie dénote le rejet par les peuples arabes des courants islamistes soutenus par les Etats-Unis et leurs alliés». C’est ce qu’a déclaré, samedi, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louiza Hanoune, dans un discours prononcé à l’occasion de la tenue d’une session ordinaire de la commission des militantes du parti.

Elle s’exprimait, bien évidemment, sur les événements récents que vit l’Egypte, notamment depuis la «destitution» du Chef de l’Etat, issu de la mouvance des frères musulmans, Mohamed Morsi. En somme, pour elle, l’acte des généraux égyptiens n’est nullement un coup d’état mais un sursaut révolutionnaire de la population. Un discours qui contredit diamétralement celui que tenait la première responsable du Parti des travailleurs, au début des années quatre vingt dix, à propos de l’arrêt du processus électoral ayant porté l’ancien FIS (Front islamique du Salut) au pouvoir en Algérie. Ce dernier, rappelons-le, avait obtenu la majorité lors des élections législatives de 1991 avant que les élections ne soient purement annulées. A l’époque, si cette démarche avait été saluée par les partis dits «démocrates», d’autres, par contre, avaient assimilés l’arrêt du processus, et par la suite l’installation d’un Haut comité de l’Etat (HCE) à un coup d’Etat. C’était la position donc du PT, ainsi que d’autres formations politiques telles que le FFS (Front des forces socialistes) d’Aït Ahmed.

Aujourd’hui, l’Egypte est pratiquement dans la même configuration. Morsi avait remporté, l’année dernière, des élections présidentielles que personne n’a contestées. Une année après, jour pour jour, des millions de citoyens égyptiens ont manifesté dans la rue pour exiger son départ. Contre toute attente, l’armée égyptienne s’immisce dans le débat et démet le Président de ses fonctions en évoquant «le respect de la volonté du peuple».

Si le «soutien» d’un parti algérien envers la démarche des militaires égyptiens provenait d’un parti comme le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) qui avait soutenu l’arrêt du processus électoral en Algérie en 1991, en raison des risques que présentait l’arrivée au pouvoir d’un parti islamiste dont les responsables avaient exprimé, dès le départ, à travers plusieurs déclarations, leur rejet des principes démocratiques, ne s’en tenant qu’aux préceptes islamiques, cela aurait était compréhensible. Mais qu’une anti-impérialiste et gauchiste comme Louiza Hanoune soutienne la démarche des militaires égyptiens est pour le moins que l’on puisse dire «intriguant».

Elyas Nour