Fidèle à lui-même et à son engagement en faveur de la transparence, Hocine Malti, ancien vice-président de la Sonatrach, consultant et auteur de « Histoire secrète du pétrole algérien », a fait savoir sur les ondes de la Radio France Internationale (RFI) qu’il n’y a aucune volonté politique sérieuse pour juger et arrêter les responsables impliqués dans le scandale de corruption qui a ébranlé la compagnie Sonatrach.
Les récentes déclarations du ministre de la Justice qui a promis un procès exemplaire contre les personnes impliquées dans ce grand scandale n’ont guère berné Hocine Malti. D’après ce dernier, « les protagonistes, les personnes en cause sont très haut placées et je ne pense pas que l’on ira jusqu’à les inquiéter », a-t-il estimé en soulignant que la justice algérienne est incapable de mener l’enquête sur ce scandale à cause de son manque d’indépendance. Dans ce contexte, le ministre de la Justice enchaîne les déclarations uniquement dans le but de « calmer les attentes de l’opinion publique ». En réalité, le problème est beaucoup plus complexe, a fait savoir Hocine Malti d’après lequel si on sait aujourd’hui que Chakib Khelil, l’ancien ministre de l’Energie, « était visiblement celui qui orchestrait » le versement des pots-de-vin de la compagnie italienne Saipem à des dirigeants algériens, il y a aussi un autre personnage « au-dessus de lui », ce que Hocine Malti appelle le « parrain », à savoir celui qui garantit à Chakib Khalil une « certaine immunité et qui profite bien entendu également de la situation ». Mais qui est-ce ce parrain ? Hocine Malti se garde bien de le nommer et se contente d’indiquer qu’il est « très haut, au sommet de l’Etat » !
D’autre part, Hocine Malti croit savoir que le scandale Sonatrach « est en réalité un règlement de comptes qui a lieu à l’intérieur du pouvoir ». « Ce n’est pas une vraie opération mains propres. On ne cherche pas réellement à lutter contre la corruption, ni à dévoiler les véritables corrupteurs, et encore moins à sévir et à prendre des mesures contre eux », a-t-il ajouté en faisant remarquer que « toute l’affaire a démarré parce qu’avec la fin du mandat de Bouteflika, le troisième mandat, il y eu des velléités d’un certain nombre de personnes, dont son frère qui se voyait déjà en successeur ».