26 longues années séparent le 5 octobre 1988 du 5 octobre 2014. 26 ans au cours desquels l’Algérie a changé de visage, après avoir connu de nombreux bouleversements.
Si le bilan officiel avance le nombre de 169 morts, des acteurs de la société civile et plusieurs défenseurs des droits de l’Homme parlent d’au moins 500 morts. Des infrastructures publiques ont été saccagées et détruites le 5 octobre 1988, mais des slogans politiques ont été scandés aussi et des Algériens ont crié leur ras-le-bol contre l’autoritarisme du parti unique.
Au lendemain du 5 octobre 1988, l’Algérie entame une nouvelle ère politique. Ouverture politique, multipartisme, luttes syndicales, naissance de la presse indépendante, c’est une autre Algérie qui voit le jour. Et pour ne pas « oublier le sacrifice des enfants du 5 octobre », un rassemblement sera organisé demain dimanche à 12 H 30 devant le Théâtre National Algérien, situé en face du Square Port Saïd à Alger-centre, nous apprend samedi Abdelouahab Fersaoui, le président du Rassemblement action jeunesse (RAJ), une association algérienne. « Nous appelons tous les Algériens à se joindre à nous pour rendre hommage aux victimes de la répression atroce du 5 octobre 1988. Sans ces manifestants morts, nous n’aurons jamais pu jouir des acquis démocratiques que nous connaissons aujourd’hui. Des acquis menacés en ce moment même par des autorités qui verrouillent les espaces politiques et s’attaquent aux libertés publiques », explique à Algérie-Focus Abdelouahab Fersaoui.
« Notre action vise à réhabiliter la mémoire des victimes du 5 octobre. Il est déplorable de voir que la classe politique ignore et néglige cette date symbolique. Sans le 5 octobre 1988, le pluralisme politique n’aurait jamais pu voir le jour. C’est pour cette raison que nous avons prévu également un dépôt de gerbe de fleurs à la mémoire des morts du 5 octobre« , explique enfin notre interlocuteur.