Lors de son intervention ce matin au forum du journal Liberté, le président du RCD, Mohcine Belabbas n’a épargné ni le pouvoir, ni les responsables du FFS. Le premier « navigue à vue » et les seconds « n’ont fait aucune proposition politique ».
Interrogé sur les contradictions des déclarations des responsables du gouvernement, Mohcine Belabbas estime que les ministres eux-mêmes ne sont pas convaincus. «Si vous constatez des incohérences dans la conduite du gouvernement, c’est parce que les responsables eux-mêmes ne sont pas convaincus par l’exploitation du gaz de schiste. », a-t-il dit. « L’absence de cap et de vision sur l’avenir chez les dirigeants qui n’ont d’autre objectif que de se maintenir en place en continuant à capter la rente par la dilapidation des richesses de l’Algérie au prix d’un appauvrissement général du pays est une stratégie qui arrive à terme », déclare le jeune chef politique dans sa déclaration liminaire.
Selon le conférencier, le pouvoir n’a aucune proposition, de même qu’il n’apporte aucune solution à la crise. « Les fuites en avant et les manœuvres destinées à faire croire que le régime est porteur d’une vision autre que la préservation de ses privilèges doivent impérativement cesser si l’on veut prémunir le pays du chaos », dit-il.
A propos de la conférence du consensus national que préconise le FFS, Belabbas estime que cela « n’est pas une proposition politique ». « Je ne peux pas dire aux gens que je n’ai aucune proposition. Ce n’est pas crédible. Nous, à la CLTD, nous proposons la création d’une instance indépendante pour l’organisation d’élections, une élection présidentielle anticipée pour offrir à l’Algérie un président légitime et, enfin, l’élection d’une assemblée constituante », indique le conférencier. Pour ce dernier, cela est le minimum de ce que peut partager la classe politique. « Le FFS s’adresse au pouvoir. Nous nous adressons, par contre, à l’ensemble de la société algérienne. C’est une différence fondamentale », a-t-il ajouté.
Interrogé sur les actions à venir, Mohcine Belabbas n’a pas exclu des actions de rue. « Les actions de rue sont inévitables », a-t-il indiqué.
Essaïd Wakli