L’opération d’expulsion des réfugiés nigériens, qui a débuté le 29 septembre dernier, se poursuit. Elle est menée par le Croissant-rouge algérien, une ONG humanitaire transformée, pour la circonstance, en appareil répressif. Après avoir « rapatrié » un premier groupe composé de 460 personnes, voici venu le tour d’un deuxième groupe de 412 personnes.
Dans une déclaration accordée à l’APS, la présidente du Croissant-rouge algérien, Saîda Benhabilès a annoncé que le Croissant rouge algérien (CRA) a procédé, hier, vendredi à Oran, au rapatriement de 412 ressortissants nigériens (150 hommes, 92 femmes et 170 enfants). La responsable du CRA a rappelé que plus de 3.724 ressortissants nigériens ont été « rapatriés », dont 900 enfants, ont déjà quitté l’Algérie vers la ville d’Agadez (Niger) sur « demande du gouvernement nigérien ».
« Cette opération a été initiée à la demande du gouvernement nigérien. Le Premier ministre nigérien a, lors de sa dernière visite en Algérie, demandé aux autorités algériennes de rapatrier les ressortissants de son pays entrés illégalement en Algérie », a indiqué à l’APS Mme Benhabilès, dans une tentative de se dédouaner d’un acte hautement anti-humanitaire.
Cette dernière a, par ailleurs, attesté que « les opérations de rapatriement des migrants se déroulent dans les meilleures conditions sécuritaires et humaines », affirmant que l’opération, qui a débuté l’année dernière et qui a été suspendue en raison des températures caniculaires de l’été, ne concerne pas uniquement Alger, mais également les autres wilayas du pays.
L’Algérie est visiblement décidée à expulser manu militari les ressortissants nigériens, ce qui nous pousse légitimement à nous interroger sur les profondes motivations de cette décision menée par le Croissant-rouge. Est-ce réellement sur la demande du gouvernement nigérien ? Pourquoi les ressortissants étrangers doivent-ils être expulsés de chez nous ? N’est-ce pas du racisme que de vouloir débarrasser l’Algérie de tous ces réfugiés qui tentent d’échapper à la vie précaire dans leur pays ? Pour l’heure, les responsables assurent que cette opération est menée dans l’intérêt des migrants qui seront mieux pris en charge dans leur propre pays.
Nourhane S.