Alger : Des habitants chassent des réfugiés subsahariens et saccagent leur campement

Redaction

Les comportements racistes vis-à-vis des réfugiés subsahariens se multiplient en Algérie. Dernier exemple en date à Alger, où la population locale s’en est violemment pris aux migrants, saccageant leur campement et les contraignant à quitter les lieux. Inquiétant.

L’ensemble des réfugiés subsahariens, qui se trouvaient à Gué de Constantine, dans la Commune de Aïn Naadja, située à l’Ouest d’Alger, a été chassée comme des malpropres par des habitants de la région. L’attaque sur ce groupe de migrants s’est déroulé dans la nuit du mercredi à jeudi, a rapporté jeudi le quotidien arabophone Echourouk. Et pour s’assurer que ces voyageurs sans le sous, qui fuient la misère et l’instabilité dans leur pays d’origine, ne reviennent s’installer à proximité ou sur les lieux de leur ancien campement, les habitants de la région ont mis le feu à leurs tentes.

Les agresseurs s’en sont aussi pris aux effets personnels des réfugiés subsahariens, pour la plupart des Maliens et des Nigériens. Ils sont allés jusqu’à mobilisé des camions afin de transporter les affaires des migrants en dehors de leur commune.

Interrogés par le quotidien arabophone, les voisins de ce groupe de réfugiés subsahariens justifient leur excès de violence. Ils se plaignent ainsi que ces ressortissants africains s’adonnent à la magie noire et à la mendicité.

Chasse aux Subsahariens

La chasse aux réfugiés subsahariens est-elle ouverte en Algérie ? Alors que le flux des migrants africains, en provenance principalement du Mali et du Nigeria, grossit, la cohabitation entre les Algériens et ces populations désœuvrées, qui fuient la misère et les combats dans leur pays d’origine, s’est dégradée ces dernières semaines. Les Algériens, qui n’acceptent pas la présence de ces réfugiés sur leur sol, se manifestent de plus en plus. Plusieurs attaques sur les groupes de réfugiés ont ainsi été enregistrés dans les grandes villes du nord du pays, où ces voyageurs miséreux ont échoué.

Ainsi, il y a quelques semaines, la population locale s’en est pris à un groupe de réfugiés subsahariens à Boufarik, dans la wilaya de Blida. A Annaba, ce sont une bande de jeunes, âgés entre 9 et 17 ans, qui a provoqué la petite communauté de réfugiés subsahariens assise sur un bout de trottoir en centre-ville, en les insultant d’abord avant de leur jeter des pierres. Le tout sous le regard des policiers et de passants, qui n’ont pas bronché.

Elyas Nour 

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