Plusieurs membres de la société civile de la ville de Chlef, située à plus de 200 Km à l’ouest d’Alger, ont reçu récemment des menaces de mort aprés avoir évoqué une affaire de trafic et de détournement de foncier, dénonce le bureau local de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) dans un communiqué.
Cette source nous apprend que Kaddour Houari, Président de la LADDH Chlef, et deux autres membres de son bureau, Mlles Lalia et Amina, ainsi que Feddal Halim, militant des droits de l’homme et secrétaire général adjoint de l’Association nationale de lutte contre la corruption (ANLC), sont la cible d’un terrible chantage de la part de l’administration et certains autres cercles non identifiés. Ainsi, la LADDH de Chlef signale que Feddal a reçu, samedi dernier, dans la soirée, un appel téléphonique anonyme le menaçant de mort s’il continue à évoquer «un dossier de spoliation de foncier». Le concerné a bien évidemment déposé une plainte.
Parallèlement à cette affaire, «le Président de l’APC d’Oum Drou, de la wilaya de Chlef, a déposé une plainte contre Houari Kaddour, le Président de la LADDH pour diffamation sur le dossier du foncier et les construction illicites», signale la même organisation. Quant aux deux membres du bureau, citées plus haut, Mlles Lalia et Amina, la LADDH rappelle qu’elles ont été «interdites de sortie du territoire national le 26 mars dernier» alors qu’elles se dirigeaient, en compagnie de 96 syndicalistes vers la Tunisie pour prendre part aux travaux du Forum social mondial (FSM). Ces brimades reflètent toutes les pressions que subissent les militants des droits de l’homme et de lutte contre la corruption au niveau local à Chlef.
Et dans ce contexte, la LADDH de Chlef «s’indigne devant ce procédé criminel, et apporte tout son soutien à tout militant persécuté ou menacé de mort», comme elle «demande la mobilisation et la vigilance de la société civile, des partis politiques et du peuple algérien contre ces agissements qui veulent restreindre l’espace de la dénonciation des actes de corruption», conclut notre source.
Elyas Nour