L’Algérien libéré de Guantanamo veut retourner en France

Redaction

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Nabil Hadjarab, ancien détenu de la base américaine de Guantanamo qui avait été remis aux autorités algériennes fin août, a été libéré vendredi. Il souhaite retrouver sa famille vivant en France.

Nabil Hadjarab, 33 ans, a été mis en examen et placé sous un contrôle judiciaire très léger. « On est extrêmement satisfaits, a dit vendredi à Reuters son avocat Me Joseph Breham. Maintenant que son évidente innocence a été reconnue, nous espérons que la France l’acceptera enfin sur son territoire. »

L’ancien détenu dit n’avoir que très peu d’attaches en Algérie. Il souhaite désormais rentrer en France, où vit toute sa famille. Son avocat, ainsi que plusieurs associations de défense des droits de l’homme, rencontreront lundi et mardi des responsables des ministères de la Défense et des Affaires étrangères pour demander qu’un visa lui soit accordé.

Me Joseph Breham explique : « Les positions sont à front renversé. Le ministère de l’intérieur ne serait pas opposé à son retour, mais le Quai d’Orsay, en particulier la sous-direction des menaces transversales, y est plutôt hostile, ainsi que la DGSE. »

Arrêté en 2001 en Afghanistan, Nabil Hadjarab a été détenu pendant 11 ans dans le camp de détention américain situé sur la base navale de Guantanamo, à Cuba. Sans inculpation, ni procès. Il avait été déclaré libérable à deux reprises par les autorités américaines et aucune charge n’avait été retenue contre lui. Remis aux autorités algériennes le 29 août, il demandait son transfert en France.

Selon le journal Le Monde, son oncle Ahmed Hadjarab prendra l’avion ce dimanche 8 septembre pour venir rendre visite à son neveu. « Ses demi-frères et sœurs qui sont français, et moi-même, nous pouvons l’aider, assure l’oncle. Il n’a que moi, je ne peux pas le laisser tout seul là-bas. La maison de son père, au bled, est fissurée depuis un tremblement de terre, il va galérer. »

L’oncle et le neveu ne sont jamais revus depuis le départ subit de ce dernier pour Londres en 2000. Mais le lien a été maintenu lorsque Nabil Hadjarab a été autorisé, grâce au CICR, à s’entretenir par Skype avec son oncle, depuis Guantanamo. « La dernière fois, c’était il y a environ deux mois, ça ne m’a pas fait du bien, rapporte Ahmed. Il avait beaucoup maigri, il ne tenait même pas sa tête plus de sept minutes. »

(Avec Reuters)