À M’sila, le long et difficile combat contre « la mafia locale » d’un cadre des impôts

Redaction

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C’est l’histoire d’Amroune Layachi, un ex-cadre à la direction des impôts de la wilaya de M’sila, située à 300 km au sud-est d’Alger. Un ex-cadre qui a lutté  durant des années contre ce qu’il qualifie de « mafia locale ».  

Pour avoir tenté de défendre son intégrité, cet ancien inspecteur des impôts s’est retrouvé impliqué dans un scandale lié à l’étrange «effacement» de dettes d’un grossiste de la ville de M’sila. Ce dernier, pendant des années, a contracté d’énormes dettes auprès de la direction locale des impôts. Amroune Layachi est accusé, dans cette affaire, d’avoir «falsifié» le relevé des impôts et d’avoir ainsi permis la disparition de ces dettes. L’ex-cadre écope d’une condamnation à six mois de prison ferme, en 2007.

Il lui aura fallu plusieurs années de lutte pour qu’il soit finalement innocenté. Et le 15 mai dernier, la Cour Suprême a estimé qu’il n’y avait pas de preuves inculpant Amroune Layachi dans cette affaire. Il est à noter que le grossiste devait aux impôts une somme de près de 2 milliards de centimes. Cette somme représente le total des  impôts impayés depuis l’année 1990 jusqu’à fin 1999. Amroune Layachi a indiqué aux juges qu’il avait préconisé lui-même de poursuivre le grossiste indélicat en justice. Il ne pouvait donc falsifier un document pour que ses dettes soient effacées.

Le relevé falsifié contenait effectivement le cachet de Layachi, un cachet accessible à plusieurs autres employés, mais il n’y avait nullement sa signature. Pour Amroune Layachi, il ne fait aucun doute qu’il a été victime d’une cabale judiciaire pour lui faire payer son opposition à des détournements de deniers publics et à des pratiques commerciales douteuses auxquelles avaient recours des commerçants puissants de la région de M’sila. Aujourd’hui, Amroune Layachi est un membre actif du bureau de la ligue algérienne de défense des droits de l’Homme de M’sila. Il continue de se mobiliser pour dénoncer les abus de pouvoir des autorités locales.

Elyas Nour

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