Tentative d’immolation à Chlef par un père de famille désespéré

Redaction

Désespéré, un père de famille d’une quarantaine d’années a essayé, jeudi, de se suicider en s’immolant par le feu à Chlef. Une tentative qui n’est pas un cas isolé mais qui vient s’ajouter à une série de plus en plus longue d’actes similaires en Algérie.

Le phénomène des immolations par le feu tend à s’étendre en Algérie. Dans plusieurs régions du pays, ce geste tragique est de plus en plus utilisé, en dernier recours, comme moyen de protestation. La wilaya de Chlef est quant à elle particulièrement touchée. Le bureau local de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) a en effet dénombré une dizaine de tentatives depuis le début de l’année 2013. La dernière en date est survenue le jeudi 1er août.

Devant la Direction de l’action sociale de la wilaya de Chlef, un homme d’une quarantaine d’années s’est aspergé d’essence avant de menacer de mettre le feu, rapporte le communiqué de la LADDH du bureau de Chlef. Les autorités concernées et la Protection civile sont intervenues et ont réussi à l’empêcher de commettre cet acte irrémédiable. La raison de cette tentative de suicide ? L’homme avait « perdu tout espoir car il vivait avec sa famille dans un taudis dépourvu de toutes les conditions d’une vie digne », précise la LADDH. Il demandait un logement décent de longue date aux autorités locales, mais ne recevant aucune réponse positive, le père de famille se sentait ignoré et marginalisé.

Le bureau de Chlef de la LADDH profite de ce tragique événement pour tirer la sonnette d’alarme à propos des tentatives de suicides par immolation qui sont souvent une forme de protestation contre le « mutisme des autorités » et une façon d’ « attirer l’attention d’autrui pour qu’on se réveille et on se révolte contre l’injustice prégnante ». Plusieurs causes peuvent pousser une personne à s’immoler par le feu. La LADDH en dénombre sept principales : l’injustice et la hogra, le chômage, la pauvreté, la crise du logement, la bureaucratie, l’absence de dialogue et l’interdiction de manifestation publique.