Un Aïd sanglant à Ghardaïa : des affrontements, des blessés et un terrible climat de haine

Redaction

Ghardaïa encore et toujours. Même l’Aïd, une fête sacrée où le rapprochement entre les gens et le pardon sont des valeurs censées permettre aux habitants de surmonter leurs différends, n’a pas réussi à faire baisser les tensions intercommunautaires. A Ghardaïa, même un jour d’Aïd, des affrontements entre « arabes » et « mozabites » ont éclaté faisant ainsi au moins une trentaine de blessés.

Des affrontements, des dizaines de blessés et un terrible climat de haine, voila comment l’Aïd el-Fitr a été célébré à Ghardaïa, située à 600 Km au sud d’Alger. Les deux communautés mozabite ibadite et arabe sunnite ont renoué avec les hostilités et la violence. Tout a commencé, selon plusieurs sources locales, lorsque une jeune fille a été agressée à Berriane, à 40 Km de Ghardaïa, à coups de pierres lundi, le jour même de l’Aïd. Une agression qui a mis le feu aux poudres. Et dés la tombée de la nuit, les affrontements intercommunautaires ont commencé à Berriane. Dans la nuit de lundi à mardi, les violents affrontements qui ont opposé divers groupes de jeunes appartenant aux deux communautés de la vallée du M’zab ont fini par se solder par le triste bilan d’une trentaine de blessés, souligne l’agence gouvernementale l’APS. Les affrontements se sont poursuivis mardi après-midi également et parmi les blessés, on compte plusieurs agents des forces de l’ordre. Ils sont été dépêchés en renfort pour s’interposer entre les parties en conflit, a indiqué APS en citant un élu local à Berriane.

Selon l’élu cité par l’APS, les forces de l’ordre ont cependant pu tirer des gaz lacrymogènes pour disperser les deux camps et empêcher tout regroupement des émeutiers qui ont saccagé des édifices publics. Jusqu’à cette heure-ci, un véritable climat de tension caractérisée par une haine sans précédent plonge les habitants de la ville dans une profonde angoisse. Rappelons enfin que la localité de Berriane avait déjà connue en 2008 une terrible vague de violences intercommunautaires. A l’époque, les affrontements avaient causé deux morts et des dizaines de blessés. Il aura fallu l’intervention du gouvernement et des multiples appels à la retenue émanant notamment de la société civile pour ramener la paix et l’ordre dans la région.

Quitter la version mobile