Violences communautaires à Ghardaïa : les autorités ont-elles laissé la région glisser vers cette grave escalade ?

Redaction

Les grèves qui touchaient les commerces mozabites de Ghardaïa, à la suite de pillages et d’incendie de la part de la communauté chaâmbi, sont en passe de s’étendre à toute la vallée du Mzab. C’est en tout cas ce qu’espère l’UGCAA. La section locale de l’Union générale des commerçants et artisans algériens vient, en effet, d’appeler tous les commerçants de la région à observer une grève générale jusqu’à nouvel ordre.

Mustapha Siousiou, responsable communal de l’UGCAA, a appelé dans un communiqué à la solidarité avec les membres de la communauté mozabite qui ont été victimes d’actes de vandalisme le week-end dernier à Ghardaïa, selon des informations rapportées par le quotidien algérien El Watan. Il précise également que les boulangers sont dispensés de suivre ce mouvement social afin de ne pas pénaliser la population locale.

Rappelons que des affrontements ont eu lieu dimanche 5 mai à Ghardaïa entre la communauté mozabite (berbère et ibadite) et la communauté chaâmbi (arabe et sunnite), probablement à la suite d’un conflit à propos d’un terrain foncier qui aurait mis le feu aux poudres. La région de Ghardaïa est régulièrement le théâtre de violences entre la communauté mozabite (berbère et ibadite) et la communauté chaâmbi (arabe et sunnite). De nouveaux affrontements ont eu lieu dimanche dernier, apparemment à cause d’un conflit concernant un terrain foncier. Ces nouveaux affrontements  auraient mis le feu aux poudres.

La Fédération locale du parti d’opposition, le Front des Forces Socialistes (FFS), s’est également exprimée dans un communiqué. Hamou Mesbah, le premier secrétaire fédéral, a imputé «l’entière responsabilité des événements que vient de vivre la commune de Ghardaïa aux pouvoirs publics qui ont tout fait pour laisser la région glisser dangereusement vers cette grave escalade» affirmant «que les forces de l’ordre déployés étaient insuffisantes et lentes à intervenir, laissant ainsi le champ libre aux destructeurs et autres agresseurs de finir leur sale boulot avant d’intervenir».

La position communiquée par le FFS  rejoint les propos de Kamel  Eddin Fekhar, militant de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme. Il a déclaré que «le pouvoir est responsable des agressions dont sont victimes les membres de la communauté mozabite» à cause d’une «impunité de la communauté arabe», mais aussi de l’ « absence de neutralité des forces de l’ordre régionales qui soit n’interviennent pas, soit se rangent du côté des Arabes» !