Les Pitbulls, Rottweilers, Dobermans et autres Bullmastiff et Bull Terrier ont théoriquement été interdits d’élevage, de vente et de commercialisation depuis un an déjà par une note signé du premier responsable de la wilaya. Mais cette décision n’a apparemment pas été appliquée sur le terrain, au vu de leur prolifération et de leur présence ostensible dans les rues de nos villes, constituant une source de terreur pour les citoyens. Le wali d’Alger, AbdelKader Zoukh, est revenu à la charge et s’est exprimé sur le sujet récemment en termes « guerriers »: « Il faut abattre ces chiens ! »
Pour le P/PAC d’Alger Centre, AbdelHakim Bettache, » Alger-Centre ne souffre pas de ce fléau » car « la majorité des propriétaires de ces espèces de chiens sont issus des quartiers populaires et font dans l’élevage pour la commercialisation ». Il affirme toutefois que l’APC se tient à l’écoute des citoyens: « Les citoyens gênés par la présence de ces molosses doivent alerter l’APC qui, à son tour, procédera à un dépôt de plainte auprès de la police ».
En fait cette position n’est pas exclusivement celle de l’APC d’Alger Centre. Toutes ses homologues de la capitale ont affiché une note, portant le numéro 48, au niveau des grandes artères des communes afin d’informer les citoyen de cette décision d’interdiction. Une décision qui n’a pas été positivement accueillie par tout le monde. Les propriétaires de ces chiens se disent ainsi révoltés: « C’est ma propriété », affirme un propriétaire. « Je maîtrise bien mon chien. Il est vacciné. C’est un chien domestique et je ne suis pas près de l’abandonner « , renchérit un autre.
Pour les citoyens lambda, il s’agit là d’un véritable soulagement. Une étudiante, ayant une vécu une mésaventure avec ce type d’animaux raconte: « Cela s’est passé au niveau des escaliers menant vers la rue Hassiba. Un jeune homme tenant un chien en laisse a tenté de m’agresser pour me délester de mon portable. Devant ma résistance, il a menacé de lâcher son molosse. J’ai évidemment cédé, terrorisée par l’animal. J’espère voir disparaître ces bêtes sauvages de la circulation très bientôt ».
D’autres citoyens affichent, quant à eux, leur pessimisme quant à voir cette initiative prendre effet. » Nous sommes l’objet de menaces permanentes de la part de délinquants qui agressent avec leurs chiens et sèment la terreur en plein centre-ville, de jour comme de nuit. Il faut un texte législatif et non une note du wali », estime unanimement un groupe issu d’un quartier populaire de l’Est de la capitale. Rappelons qu’il y a à peine quelques jours, un enfant de neuf ans a trouvé la mort, suite aux morsures d’un Pitbull dans un quartier de cette banlieue chaude.
Même les forces de l’ordre n’échappent pas aux assauts de ces chiens estampillés dangereux. Ainsi en mars dernier, un policier s’est vu attaqué par un Rottweiller, alors qu’il tentait d’arrêter son propriétaire. Pour son salut, il a du faire usage de son arme et tuer la bête.
Il faut croire, par ailleurs, que la note du wali n’a pas été correctement diffusée, y compris parmi les corps chargés de son application. Les services de sécurité de la capitale disent « ne pas en être informé ». Dans cet ordre d’idées, le groupement de la gendarmerie d’Alger indique n’avoir « reçu aucune instruction sur le sujet ».
Même son de cloche à la DGSN qui se dit nullement informée. Rappelons cependant que le patron de ce corps de sécurité, le général-major Abdelghani Hamel, a déjà pris les devants par le passé, en instruisant ses éléments « d’abattre les chiens errants et dangereux ».
Alloui Nihel