Ce sont des révélations qui font froid dans le dos. Les services secrets français ont mené ces dernières années une vaste opération de piratage informatique en Algérie et dans plusieurs autres pays. C’est un document émanant du Centre de la sécurité des télécommunications du Canada (CSEC), les services secrets canadiens, qui a révèle ce scandale, rapporte vendredi le prestigieux quotidien français Le Monde.
Selon Le Monde, « ce document a été extrait des archives de l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA), par son ex-consultant Edward Snowden ». Daté de 2011, ce document donne des informations compromettantes sur les activités des services secrets français, la Direction générale de sécurité extérieure (DGSE), qui a utilisé un implant espion pour pirater des systèmes informatiques de plusieurs pays dont l’Algérie, a-t-on expliqué. Ce programme de piratage a commencé en 2009 d’après ce document confidentiel. Les canadiens ont découvert donc comme les français « une arme informatique offensive » pour cibler des pays comme l’Iran, la Côte d’Ivoire, l’Algérie et même des pays alliés de la France comme le Canada.
D’après les informations recueillies par Le Monde, l’Algérie a été espionnée parce qu’elle avait « rompu le dialogue avec Paris fin 2009, alors que le pays reste un acteur régional de première importance pour la France, notamment sur les questions de sécurité ». Pour l’heure, aucune précision n’a été fournie concernant les données qui ont été piratées par les services secrets français. Reste à savoir enfin si les autorités algériennes vont demander des comptes à leurs homologues françaises à la suite de ces révélations.