Le 29 juin 1992 fut assassiné le regretté Président de la République, Mohamed Boudiaf. Les dessous de cet assassinat qui avait bouleversé et secoué tous les Algériens n’ont toujours pas été révélés. Le sous-lieutenant Lambarek Boumaârafi a été désigné à l’époque comme l’assassin du défunt Chef de l’Etat. Mais son avocat, Bachir Mechri, est sorti aujourd’hui de son silence pour révéler des informations sur le procès expéditif dont avait fait l’objet le présumé « Lee Harvey Oswald » algérien.
22 ans après l’après l’assassinat tragique de Mohamed Boudiaf, les Algériens ne connaissent toujours pas la vérité sur cette sombre affaire qui avait changé le cours de l’histoire de leur pays. Un assassinat sombre qui n’a toujours pas livré ses secrets. Mais aujourd’hui, le mardi 21 octobre 2014, l’avocat de Lambarek Boumaârafi, l’ancien sous-lieutenant du groupe d’intervention spécial (GIS) de l’armée algérienne, parle et fait quelques révélations qui relancent plus que jamais le débat sur cet épisode triste de notre histoire contemporaine.
En effet, dans un entretien haletant publié par notre confrère arabophone El-Khabar, le célèbre avocat Bachir Mechri révèle les propos et les déclarations qui lui ont été tenues par Boumaârafi. Ce dernier avait tout bonnement fait savoir à son avocat quelques temps après la tuerie du 29 juin 1992 à Annaba qu’il ne visait pas personnellement le Président Mohamed Boudiaf. « Je ne visais pas la personne de Boudiaf. Je voulais empêcher une conspiration contre l’Algérie », avait plus précisément dit Lambarek Boumaârafi à son avocat Bachir Mechri. Ce dernier reconnaît qu’il avait affaire à un « homme très intelligent » qui était « conscient de ce qu’il faisait et disait ». Mais de quelle conspiration il s’agit réellement ? Bachir Mechri raconte que Boumaârafi avait des éléments en sa possession lesquelles indiquaient que l’Algérie allait être divisée en trois partie par une guerre civile dans laquelle serait impliquée une force extérieure et l’armée algérienne. Dans l’imaginaire de Boumaârafi, le conflit armé algérien n’opposait pas uniquement des milices islamistes à l’armée algérienne. Mais il englobait d’autres parties occultes.
L’avocat Bachir Mechri explique aussi que dans l’esprit de Boumaârfi, l’Algérie figurait sur la même liste que la défunte Yougoslavie et l’Irak. Des pays visait par une « conspiration internationale pour les diviser en plusieurs territoires ». Mais Lambarek Boumaârafi était-il victime d’un délire paranoïaque ? Non, répond sans faux fuyant son ancien avocat qui décrit un personnage froid, rusé et stratège. Bachir Mechri a assuré enfin qu’il détient pas moins de 10 lettres qui lui étaient parvenues de Lambarek Boumaâfi. Des lettres dans lesquelles le militaire accusé d’avoir assassiné Boudiaf révèle aussi des informations sur le régime algérien et l’institution militaire. Bachir Mechri promet de rendre publiques prochainement ces lettres.