Le pouvoir n’a pas le consensus qu’il cherchait. Après plus d’un mois de consultations, Ahmed Ouyahia a « consommé » la liste des invités qui n’ont pas quitté son bureau durant cinq semaines. Le chef de cabinet de Bouteflika a écouté, durant cette période, près de 150 personnes représentant « la classe politique » et des « personnalités nationales » venues de divers horizons.
Alors qu’Abdelaziz Bouteflika rêve d’une constitution consensuelle, l’opposition a faussé la donne. A l’exception notable du FFS, aucun parti ni personnalité de l’opposition ne s’est rendue chez le chef de cabinet de la présidence de la République. L’opposition, réunie dans un bloc, estime que le pouvoir mène « un monologue » pour s’offrir une nouvelle constitution sur « mesure ».
En plus de l’absence de l’opposition, ces conciliabules de Ahmed Ouyahia sont passées presque inaperçues. Elles ne passionnent ni les médias ni la population. En dehors des médias publics, aucun autre média, y compris les plus proches du pouvoir, ne s’est intéressé à des rencontres qui se sont tenues dans les coffres-forts de la présidence de la République.
Sur le fond, ces consultations ont démontré que certains cercles, y compris des partis sérieux, trouvent tout de même des sujets d’intérêt commun. Des thèmes comme la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice ou encore l’officialisation de Tamazight sont des sujets qui font presque consensus, en même titre d’ailleurs que le choix ‘un premier ministre au sein de la majorité parlementaire.
D’autres points suscitent par contre des débats. C’est le cas de la nature du régime politique. Certains réclament un régime présidentiel et d’autres demandent un système parlementaire. Entre les deux, le pouvoir a tranché. Il veut maintenir le régime présidentiel fort. Quand au consensus politique, le pouvoir a démontré lors des précédentes consultations de 2011 que seul son maintien l’intéresse.