RND/ Ahmed Ouyahia: «Celui qui veut être ministre, ambassadeur ou wali n’a qu’à rendre son passeport étranger»  

Redaction

Le Secrétaire général du RND Ahmed Ouyahia a évoqué, jeudi, lors de la réunion du Conseil national du RND, plusieurs questions ayant marqué la scène politique nationale ces derniers jours.

Rebondissant sur la polémique suscitée par l’article 51 du projet de révision constitutionnelle, Ahmed Ouyahia a réitéré, dans un exercice de langue de bois dont il a tous les secrets, sa conviction quant au bien fondé de cette disposition. Commentant la polémique qui entoure cet article, le directeur de cabinet à la Présidence a mis à l’index, de façon implicite, le FLN qu’il a accusé d’avoir procédé à des «manœuvres de très haut niveau» qui ont réussi à faire oublier que les différentes constitutions depuis 1963, ont toutes ignorés les binationaux.

Il a affirmé que la nouvelle constitution n’aspire nullement à écarter les binationaux, lâchant cette sentence: «Celui qui veut être ministre, ambassadeur ou wali n’a qu’à rendre son passeport étranger». Cette pirouette hautement populiste est destinée à faire croire aux binationaux que la polémique qui entoure l’article 51 est alimentée par les velléités politiciennes du FLN, est en fat sans importance. Prenant le contresens de ses propres déclarations, Ahmed Ouyahia a appelé les binationaux à servir l’Algérie en constituant des lobbys capables de peser dans les relations entre l’Algérie et le monde extérieur, notamment la France, qui abrite la plus forte communauté algérienne à l’étranger.

Par ailleurs, le leader du RND s’est livré à une véritable diatribe contre les partis d’opposition confinés, selon ses dires, dans des salons, loin de la réalité. À ce propos, il a virulemment critiqué ces partis «qui ont refusé de prendre part à l’élaboration du projet de révision de la constitution». «Il ne peut y avoir de consensus si les l’opposition ne reconnaît pas la légitimité du pouvoir», a-t-il dit pour justifier le cavalier seul du pouvoir dans ce dossier.

Le SG par intérim du RND ne pouvait s’exprimer sans évoquer la crise qui frappe de plein fouet notre pays. Il a ainsi tenu à défendre la politique économique adoptée par l’exécutif. Saisissant l’opportunité, il a exprimé son soutien au ministre de l’Industrie et néanmoins membre du RND, Abdesselam Bouchouareb, qui fait, selon lui, «l’objet d’attaques de la part de ceux qui n’ont rien à faire». «Nous n’avons pas de doute sur ton nationalisme. On sait que tu ne veux pas vendre le pays», a-t-il martelé à l’adresse du ministre de l’Industrie, devant un auditoire tout acquis à sa cause.

Ahmed Ouyahia s’est également étalé sur les dernières déclarations du général à la retraite Khaled Nezzar, notant une certaine contradiction: les propos de l’ex-ministre de la Défense confortent la thèse d’un coup d’État dont il serait l’un des acteurs. C’est vraisemblablement un rappel à l’ordre qu’Ouyahia a adressé à l’attention de l’ex-homme fort du régime.

Massinissa Mansour