Abdelkader Bensalah n’est plus secrétaire général du RND. Le président du Sénat a envoyé, ce jeudi matin, une correspondance aux cadres et militants de son parti les informant de sa décision de quitter ses responsabilités au sein du RND.
«Je vous laisse choisir, en toute liberté, celui ou celle qui est capable de diriger notre parti », a notamment écrit Abdelkader Bensalah dans sa missive. Le désormais ex-secrétaire général du Rassemblement national démocratique explique sa décision par les remous que connaît sa formation ces derniers temps. « Je ne serai pas celui par qui les problèmes surviendront » au RND, a notamment indiqué Bensalah, dont la démission sera effective à partir du 5 juin prochain, date de la tenue d’une réunion du secrétariat national du parti. Le conseil national du RND, qui se réunira le 10 du même mois, entérinera définitivement le départ de Bensalah et désignera un « intérimaire » qui ne sera, sauf grosse surprise, Ahmed Ouyahia.
Le départ d’Abdelkader Bensalah ouvrira donc la porte au retour, par la grande porte, d’Ahmed Ouyahia qui a été poussé vers la sortie en 2013. A l’époque, l’ancien Premier ministre n’avait surtout pas admis les attaques peu amènes venues de ses adversaires au sein du parti.
Techniquement, le retour d’Ouyahia se fera en deux temps. Le premier consistera en sa désignation comme intérimaire. Chose qui ouvre la voie à un congrès extraordinaire qui se tiendra en septembre prochain. L’actuel ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République, sera alors intronisé, de nouveau, secrétaire général du RND.
Le retour d’Ahmed Ouyahia au devant de la scène politique est un signe de son retour aux affaires. Certains analystes estiment que l’ancien secrétaire général du RND sera « au moins » nommé Premier ministre. D’autres indiquent, par contre, que l’homme se prépare à assurer la succession si jamais une vacance du pouvoir venait à être déclarée.
Ahmed Ouyahia aura un seul ennemi dans sa marche vers son destin : le temps. Car, personne ne sait combien durera la crise économique. Or, cette dernière est déterminante dans la configuration du pouvoir dans les prochaines années.
Essaïd Wakli