Scandale de l’autoroute Est-Ouest : selon Amar Ghoul, le DRS n’a pas de preuve contre lui

Redaction

Amar Ghoul ne reconnaît pas les accusations de corruption portées contre lui. Il estime que ce ne sont que des «affabulations » de son ancien chef de cabinet, Mohamed Khaldi, et des tentatives de déstabilisation orchestrées par des Français et des Américains lesquels n’ont pas apprécié, selon lui, le fait que le chantier titanesque soit construit par les Asiatiques.

Ces déclarations, pour le moins invraisemblables, sont contenues dans un document sonore mis en ligne par le quotidien arabophone Djazaïr News lequel avait révélé récemment les accusations portées contre le ministre des Travaux Publics dans le sulfureux scandale de l’autoroute Est-Ouest.

Pour se défendre devant le journaliste, le ministre renvoie la balle à ce dernier et l’accuse de manipulations. «Ce sont des documents classés», dit-il au journaliste. En plus, Amar Ghoul s’est caché  derrière le même argument : « le dossier est entre les main de la justice. Que celui qui détient la moindre preuve contre moi la présente à la justice», dit-il. Amar Ghoul sort encore un argument massue : «les documents dont vous parlez ne sont que des PV d’auditions. (…) vous pensez que si les services de renseignements avaient des preuves de ma culpabilité, ils me laisseraient devenir ministre dans 6 gouvernements successifs ?», dit-il avant d’ajouter : « Et si le DRS n’avait pas de preuves, la gendarmerie ou la police en auraient eu».

D’autre part, le ministre des Travaux Publics a accusé son ancien chef de cabinet d’avoir inventé ces accusations parce qu’on « lui a promis le ministère ». Selon Amar Ghoul, ces accusations proviendraient également des Français qui n’ont pas réussi à décrocher, à travers Vinci, les marchés de l’autoroute Est-Ouest. Cette entreprise est très poche de l’ancien président français Nicolas Sarkozy. La même accusation est portée contre des entreprises américaines proches de l’ancien vice-président Dick Cheney. « Les Français et les Américains n’ont pas apprécié le fait que les Asiatiques  décrochent à eux seuls le marché de l’autoroute Est-Ouest», a-t-il accusé avant d’indiquer que l’ancien ambassadeur américain venait souvent chez lui. Pressé par le journaliste de dire s’il accepte que ces propos soient rapportés, le ministre répond : « je ne veux pas poser des problèmes à mon pays à la veille de la visite du Président François Hollande ».

Au sujet du  prix de la réalisation de l’autoroute Est-Ouest, le ministre a rappelé que le montant de 11 milliards de dollars a été adopté en conseil des ministres en «présence du chef de l’Etat». Amar Ghoul a tenté également de convaincre que l’autoroute algérienne a été la moins chère de tous les projets similaires. Elle a coûté, selon lui, 7,32 millions d’Euros le KM. Le prix serait, selon lui, plus élevé ailleurs.

Essaïd Wakli