L’enquête sur les présomptions de corruption au sein de Sonatrach pourrait connaître une rapide avancée d’après la justice algérienne, qui a estimé qu’il était nécessaire d’accélérer et d’approfondir l’information judiciaire qu’elle a ouverte le 10 février dernier.
Le second épisode de l’affaire Sonatrach sera donc la priorité de la justice algérienne qui vient tout juste de clore l’information judiciaire de l’affaire Sonatrach 1. Le parquet d’Alger vient de procéder au « renvoi des prévenus devant le tribunal criminel selon l’arrêt rendu par la chambre d’accusation de la Cour d’Alger en date du 30 janvier 2013 », a affirmé le procureur général, Belkacem Zeghmati, dans un communiqué.
Pour cette seconde affaire qui implique de nombreux pays et personnalités, la justice veut un traitement plus rapide. L’information judiciaire ouverte par le Parquet d’Alger, « connaîtra, sans nul doute, une cadence accélérée dès réception des résultats des commissions rogatoires internationales par le juge d’instruction et la convocation ou l’émission de mandats de justice à l’encontre de toute personne impliquée sera requise », a affirmé le procureur général.
Corruption, trafic d’influence, abus de la fonction…
Dans cette affaire qui a dépassé les frontières algériennes, les suspects seront jugés pour « délits de corruption, trafic d’influence, abus de la fonction et blanchiment d’argent conformément aux dispositions de la loi 06/01 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption et celles du Code pénal ». Des crimes financiers que la justice punit très sévèrement, avec des peines de prison allant jusqu’à 20 ans de prison, d’après la loi 06/01.
Chakib Khelil et Farid Bedjaoui, qui seront certainement les premières personnalités algériennes dans la ligne de mire de la justice après que leurs noms aient été cités à de nombreuses reprises dans les enquêtes de la presse italienne et canadienne. Les deux hommes auraient joué des rôles-clés dans l’octroi des marchés de Sonatrach à l’entreprise italienne Saipem et canadienne SNC Lavalin, en contrepartie d’importants pots-de-vin.
Qu’a fait la justice algérienne pour le moment ?
Depuis l’ouverture de l’information judiciaire, le 10 février dernier, le juge d’instruction en charge du dossier Sonatrach 2, « a sollicité l’accord des autorités judiciaires italiennes en vue de se déplacer personnellement à Milan (Italie) dans le but de rencontrer ses collègues italiens en charge du dossier ouvert à leur niveau pour des faits similaires »,devait, en premier lieu, s’assurer du bien fondé de ces informations, de leur exactitude et de leur crédibilité », précise le communiqué. Le juge a également commencé à réunir des rapports, et « a accompli toute une série d’actes au niveau national avec le concours de la police judiciaire saisie par commissions rogatoires dont certaines furent exécutées et d’autres en phase de l’être ». Toutefois aucun mandat d’arrêt ou convocation n’ont encore été lancés à l’encontre des principaux suspects.
La justice algérienne veut certes accélérer la procédure, mais tient à rester prudente et affirmé qu’ « en raison de l’origine des informations sur la base desquelles l’action publique fut mise en mouvement quant aux faits sus-cités, en l’occurrence les diverses commissions rogatoires internationales parvenues aux autorités judiciaires algériennes de la part de ses homologues étrangères (…), le juge d’instruction en charge du dossier devait, en premier lieu, s’assurer du bien fondé de ces informations, de leur exactitude et de leur crédibilité », a encore expliqué le procureur général.
La rédaction avec APS