Nouveau scandale à l’AADL. Alors que des milliers d’Algériens attendent depuis des années l’attribution d’un logement neuf, on apprend que le fils du Wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, a obtenu avec une facilité déconcertante un logement neuf dans une cité AADL située à Ouled Fayet, dans la banlieue d’Alger.
L’appartement est un F4 situé au premier étage du bâtiment « E1 » de cette cité résidentielle, révèle jeudi le quotidien arabophone Ennahar qui publie un document signé par le PDG de l’AADL, Lyes Bénidir, prouvant l’attribution de ce logement au fils du Wali. Ce dernier occuperait son nouveau logement depuis le 14 janvier dernier, à savoir deux mois après la désignation d’Abdelkader Zoukh à la tête de la wilaya d’Alger. Dans les colonnes d’Ennahar, Lyes Bénidir aurait reconnu qu’il a reçu « des ordres venant d’en haut » pour signer cette attribution de logement ! Mais qui lui a donné un tel ordre ? Lyes Bénidir ne donne aucune précision.
Joint au téléphone, le PDG de l’AADL a refusé de faire le moindre commentaire. « Allez voir avec la cellule de communication du ministère de l’Habitat », s’est-il contenté de nous affirmer. Contactée par nos soins, la dite cellule est demeurée injoignable toute la journée du jeudi. En attendant, ce nouveau scandale commence à soulever une vague d’indignation au sein de l’opinion publique algérienne. Ce scandale s’explique surtout par la violation des conditions fixées par l’AADL pour l’accès au droit au logement public. En effet, le fils du Wali ne réside même pas à Alger, mais habite à Oran. La loi en vigueur lui interdit donc de bénéficier d’un tel logement à Alger.
Il est clair que le fils du Wali d’Alger a bénéficié d’un sérieux « coup de pouce » pour obtenir ce logement « VIP ». Sous couvert d’ anonymat, un cadre du ministère de l’Habitat nous a confirmé, en fin de journée, que les services de son ministère ont ouvert une enquête pour élucider les conditions de l’attribution de ce logement. Mais notre interlocuteur ne se fait aucune illusion au sujet des résultats de cette enquête. « Pour obtenir un tel logement, le fils du Wali a bénéficié d’un soutien de haut niveau à l’échelle de l’Etat », déplore-t-il en dernier lieu.