Scandale Sonatrach 2 : le ministre de la Justice refuse de révéler les noms des personnes impliquées

Redaction

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Escroquerie à grande échelle, bande organisée et avoirs mis à l’étranger : le ministre de la Justice, Mohamed Charfi, ne pouvait pas en dire autrement lui qui a la grande responsabilité d’être à la tête du département qui doit « juger » ceux qui ont détourné les énormes sommes d’argent de Sonatrach.

Comme pour se prémunir contre toute attaque officielle, le ministre de la Justice, qui a concédé quelques déclarations médiatiques mardi à l’Assemblée nationale, a eu cette phrase sibylline : « ne me demandez pas de donner des noms ». La requête du Garde des Sceaux est vite comprise. L’homme, réservé jusqu’à verser des larmes devant les Magistrats en signe d’impuissance devant la corruption qui ronge son secteur, ne pouvait pas en dire plus. « Les suspects sont innocents jusqu’à la preuve de culpabilité », ou encore « personne n’échappera à la justice », sont désormais des leitmotivs tellement galvaudés qu’ils ne veulent pratiquement pas dire grand-chose. Mais comme tous les autres responsables, Mohamed Charfi n’a pas expliqué pourquoi des hommes fortement suspectés, à l’image de l’inénarrable Chakib Khelil, sont toujours libres.

N’empêche, le Garde des Sceaux, qui n’a apparemment pas grand-chose à voir dans cette affaire « Sonatrach 2 » laquelle semble dépasser tout autant que d’autres responsables de son acabit, est presque certain que « dans le cadre du respect de la loi, la justice avance lentement mais sûrement pour resserrer l’étau autour de la pieuvre dont les tentacules sont désormais apparentes ». Puis, toujours concernant l’affaire « Sonatrach 2 », M. Charfi a déclaré à que « 90% de ceux qui y sont impliqués sont désormais connus », ajoutant que « certains sont entre les mains de la justice alors que d’autres font l’objet d’avis de recherche international ».

Il y a quelques semaines, le même ministre s’évertuait à assurer que « la justice fait son travail » même si, ajoutait-il, «dans ce genre d’affaires», l’instruction «prend du temps». Il aurait peut-être dû ajouter «trop de temps» de sorte à noyer le poisson dès que l’affaire n’aboutit pas au bout d’une décennie ou plus. C’est ce qui est déjà arrivé à d’autres affaires. Même si, à chaque fois, quelques lampistes sont laissés sur le carreau.

Essaïd Wakli