La justice algérienne commence à se réveiller de sa torpeur dans le scandale de corruption Sonatrach-Saipem qui ébranle l’Algérie et l’Italie depuis plusieurs semaines. Jeudi, le procureur général d’Alger, Belkacem Zeghmati, a sollicité l’accord des autorités judiciaires italiennes en vue de se déplacer personnellement à Milan dans le but de rencontrer ses collègues italiens en charge du dossier ouvert à leur niveau pour des faits similaires.
Belkacem Zeghmati a expliqué, dans un communiqué diffusé par l’APS, que la justice algérienne attend les conclusions de commissions rogatoires internationales sur l’éventuelle implication de personnalités algériennes dans des faits de corruption liés à des contrats entre le groupe pétrolier Sonatrach et des firmes étrangères. En clair, dès la réception des résultats de ces commissions rogatoires internationales par le juge d’instruction, le parquet d’Algérie procédera à la convocation ou l’émission de mandats de justice à l’encontre de toute personne impliquée, a assuré le procureur général d’Alger. La justice algérienne va-t-elle donc convoquer Chakib Khelil, Farid Bedjaoui ou toute personnalité publique influente ? A en croire Belkacem Zeghmati, la réponse est oui à condition que l’identité « des personnalités algériennes, ministre ou cadres de la Sonatrach, visées dans cette affaire », a soit clairement prouvée. D’autre part, tant que ces personnes citées dans ce scandale de corruption ne sont pas inculpées officiellement en Italie, l’autorité judiciaire algérienne ne pourra nullement intervenir, a confié enfin Belkacem Zeghmati.