Scandales de corruption : Sonatrach, cet arbre qui cache la forêt

Redaction

« Pourquoi on ne parle que du scandale de Sonatrach ? La corruption touche tous les secteurs en Algérie », a relevé mardi lors d’une conférence de presse animée à Alger,   le président de l’Association nationale de lutte contre la corruption (ANLC), Mustapha Atoui. Selon cet interlocuteur, la situation est grave en Algérie et il est urgent que les autorités réagissent pour mettre un terme à ces scandales de corruption qui mettent en péril les richesses du pays.

« Sonatrach ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Même si on arrête et on juge Chakib Khelil, cela ne réduira pas l’ampleur de la corruption qui s’est généralisée dans notre pays », a estimé encore Mustapha Atoui qui a tiré à boulets rouges sur « le président Bouteflika ». « Le président doit absolument assumer ses responsabilités politiques en ordonnant l’ouverture des enquêtes judiciaires à propos de tous ces scandales. Il ne suffit pas de dénoncer dans un simple message la corruption. Qu’attend-il pour ordonner à son ministre de la Justice d’enclencher des enquêtes sérieuses », a-t-il analysé.  De son côté, Halim Feddal, secrétaire général adjoint de l’ANLC, le feuilleton des scandales de corruption qui alimente chaque jour la presse nationale, traduit en fait « les conflits qui opposent les différents clans du Pouvoir ». C’est pour cela que « ces affaires de corruption ne vont pas aboutir », a-t-il indiqué en insistant sur les insuffisances des textes législatifs qui régissent la lutte contre la corruption en Algérie.

« Il est anormal qu’en Algérie, les citoyens n’ont toujours pas la possibilité de se constituer partie civile dans les affaires de corruption traitées par la Justice. La loi algérienne interdit cela et empêche ainsi les citoyens de demander des comptes à ceux et celles qui volent leur argent », a regretté dans ce sillage Mustapha Atoui d’après lequel l’Algérie est en train d’être ruinée par ces affaires de corruption. Pour sa part, Abdelmoumen Khelil, secrétaire général de l’ANLC, considère que le scandale de Sonatrach sera « une affaire Khalifa bis », c’est-à-dire une comédie burlesque où seuls les simples pions vont payés et se retrouver en prison. Les grands parrains ne seront jamais inquiétés, prophétise-t-il en assurant que le silence mystérieux de Chakib Khelil et de Farid Bedjaoui, les deux personnalités accusées et impliquées dans les scandales de pots-de-vin versés par la compagnie italienne Saipem à des dirigeants algériens, est une expression « du mépris ressenti par ces personnalités envers les Algériens ».