Sellal, Amar Ghoul, Benyounès et Bouchouareb : les « intouchables » !

Redaction

Leur bilan est très mauvais. leur popularité est fortement en baisse. Sur le terrain, leur travail n’apporte presque rien au développement du pays. Leurs noms figurent même dans des dossiers de corruption. Et pourtant, ces ministres, ces dirigeants, n’ont pas  été sanctionnés ou virés du gouvernement comme plusieurs de leurs collègues. 

Ils s’appellent Sellal, Amar Ghoul, Amara Benyounès et Abdeslam Bouchouareb. Et ces hommes sont aujourd’hui les véritables « intouchables ». Ils ont été épargnés par le Président Bouteflika lors de ce remaniement ministériel opéré brusquement alors qu’il était attendu depuis plusieurs mois. Un remaniement surprise qui prouve qu’en Algérie, il y a deux classes de dirigeants : les « déboulonnables » et les intouchables.

Et Sellal, le Premier ministre, est le véritable patron de ces dirigeants intouchables. Sa place au gouvernement n’a jamais été remise en cause lors de tous les derniers remaniements depuis 2012. En 3 ans, Sellal s’est approprié ce poste de Premier ministre alors que ses prestations attisent les critiques et la colère de la rue en Algérie. Ses blagues, son manque de sérieux, sa personnalité triviale et ses discours creux ont provoqué, à maintes reprises, l’ire des Algériens. Ces derniers assistent ces 3 dernières années au spectacle affligeant d’un Premier ministre qui ne semble pas pouvoir maîtriser ses dossiers alors que le pays traverse un tournant historique. Gaz de schiste, réduction de la facture des importations, diversification de l’économie, rajeunissement des cadres des institutions de l’Etat, croissance économique et création de l’emploi, Abdelmalek Sellal n’a aucunement brillé dans ces dossiers.  Directeur de campagne du Président candidat Abdelaziz Bouteflika, Sellal n’arrive même pas à concrétiser les grandes lignes du programme présidentielle.  Et pourtant, le Président n’ose pas le sanctionner ou le dégager.

Un gouvernement avec un mauvais capitaine peut-il résoudre les problèmes du pays ? Cette question est plus jamais d’actualité en Algérie. Et malheureusement, il n’y a pas que le mauvais capitaine qui scandalise les experts et les observateurs avertis de la vie politique en Algérie. Plusieurs ministres incompétents et impliqués dans des affaires de corruption ont été maintenus sans aucune gêne. Amar Ghoul, le controversé ministre dont le nom figure explicitement dans une affaire des pots-de-vin liée au scandale de l’autoroute est-ouest. Et après avoir échoué magistralement dans la gestion de la réalisation de l’autoroute est-ouest ainsi que la remise sur les rails du secteur des transports publics en Algérie, l’intouchable Amar Ghoul se voit confier un nouveau portefeuille, à savoir celui du Tourisme !

Tout est bon à prendre pour maintenir Amar Ghoul aux commandes. En dépit de ses bilans catastrophiques, une autoroute bâclée, une compagnie aérienne comme Air Algérie en ruines, Amar Ghoul garde son costume de ministre. Pour quelles raisons ? Les voies de la politique sont impénétrables en Algérie. Le même constat amer est à dresser pour Abdeslam Bouchouareb et Amara Benyounès. Le premier s’est accaparé dans des conditions douteuses d’une fortune en France. Il possède même une carte de résident dans ce pays. Et pourtant, il dirige un ministère stratégique en Algérie, un pays auquel il ne croit même pas puisqu’il réside ailleurs…  Du jamais vu ! Sa gestion du dossier controversé des concessionnaires a occasionné des violations gravissimes de la législation algérienne. En matière d’investissement, il n’a su attirer aucun investisseur étranger majeur après plusieurs déplacements à l’étranger. Amara Benyounès a brillé aussi par son incapacité à réglementer le secteur du Commerce. Désavoué par son propre gouvernement dans le dossier de la vente des boissons alcoolisées, il a courbé l’échine en acceptant cette gifle humiliante sans rien contester. Des personnalités faibles, aucun charisme, des compétences dérisoires ou élémentaires, ces ministres « intouchables » sont restés aux commandes malgré tous leurs échecs. En 2015, l’Algérie ne dispose même pas d’une grille d’évaluation moderne à laquelle elle peut soumettre ses dirigeants.