Sellal désavoué/ Ali Haddad et le sacre des oligarques

Redaction

C’est une énorme surprise. Il était donné pour mort. Tout le monde avait annoncé sa chute. Mais Ali Haddad est revenu en force et démontre que son pouvoir demeure intact à la tête de la puissante organisation patronale du pays. 

Et ce n’est guère un événement fortuit. Bien au contraire. Le maintien d’Ali Haddad est une véritable victoire politique pour les « oligarques », cette caste avec laquelle il faut désormais composer dans les processus de décision. Selon plusieurs sources très proches de ce dossier, Ali Haddad a sauvé sa peau grâce à une « intervention » venue d’en haut. Et c’est l’appui de Saïd Bouteflika, frère et conseiller du Président de la République, qui a renversé les rapports de force. Pourtant, plusieurs sources ont évoqué un divorce entre les Bouteflika et Ali Haddad. Il n’en fut rien. Il est vrai que Saïd Bouteflika a pris ses distances avec le controversé Ali Haddad depuis le mois de septembre dernier. Selon nos informations, les deux hommes, des amis dans la vie, ne se rencontraient plus aussi régulièrement et le frère du Président a réduit au « minimum syndical » sa relation avec le richissime patron de l’ETRHB. Mais ce coup de froid n’a pas duré longtemps car Ali Haddad ne « roule » pas seul dans les affaires.

Il y a tout un clan qui le protège. Le patron du FCE compte encore des alliés de poids comme les influents frères Kouninef. Ces derniers représentent l’une des familles les plus riches d’Algérie et surtout, les plus proches des Bouteflika. Les Kouninef soutiennent financièrement Abdelaziz Bouteflika depuis son premier mandat et ils entretiennent des relations très intimes avec la famille du Président de la République. L’incontournable Réda Kouninef est très proche d’Ali Haddad avec lequel il dessine la stratégie qui sied aux intérêts des oligarques. Ces derniers veulent peser sur les décisions les plus cruciales pour le pays et ils le font savoir. Il n’est donc pas question d’abandonner le soldat Ali Haddad. Les Kouninef s’interposent et plaident la cause de Haddad auprès de Saïd Bouteflika. Le jeu de coulisses fait le reste et Ali Haddad est propulsé à nouveau au devant de la scène.

C’est un véritable camouflet pour Abdelmalek Sellal et les autres hauts responsables qui ont agi pour avoir la tête du milliardaire. Le Premier ministre a, pourtant, déployé toutes ses cartes pour faire tomber l’oligarque qu’il accuse de piétiner les prérogatives du gouvernement. Dans ce bras-de-fer, les Bouteflika désavouent Sellal et refusent de lâcher l’un de leurs plus fidèles bailleurs de fonds. L’échec est terrible pour le Premier ministre. Que lui reste-il  comme option ? La démission ? Un remaniement incessant devra être annoncé dans les jours à venir. Et Sellal se retrouve, selon plusieurs de nos informations, sur un siège éjectable.