L’Algérie n’acceptera jamais que la Libye se transforme en « Libyenistan ». C’est le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui le dit haut et fort. « Il est hors de question qu’il y ait un libyenistan en face de nous », a-t-il fait savoir vendredi dans un entretien à la chaine 3 de la radio algérienne, depuis Washington où il se trouve toujours à l’occasion du premier sommet afro-américain.
C’est en marge de ce sommet qu’Abdelmalek Sellal a rencontré vendredi le secrétaire d’État américain John Kerry pour discuter de la situation qui prévaut en ce moment en Libye. L’Algérie n’acceptera donc jamais que le chaos libyen laisse place à des émirats islamique ou à une somalisation de tout ce pays, mais est-elle prête pour cela à intervenir militairement ? Sellal rejette clairement cette option ! Que faut-il faire donc ?
« La démarche de l’Algérie est d’essayer de trouver des consensus pour un gouvernement accepté par toutes les parties et ramener l’ordre et la sécurité petit à petit en Libye car, de par les expériences du monde, la solution n’a jamais été militaire, c’est dangereux pour tout le monde », a expliqué Sellal à ses homologues américains. Cependant, Sellal reconnaît la délicatesse de la situation actuelle en Libye et ses complications car la Libye « ne dispose ni d’une armée ni d’une police pour rétablir l’ordre ». Toutefois, « notre vision est claire sur cette affaire nous n’acceptons pas d’interventions étrangères à nos frontières, nous privilégions un règlement régional », a insisté en dernier le haut responsable algérien.