En l’espace d’une semaine, le gouvernement a changé de tonalité à plusieurs reprises. Après avoir été excessivement « rassurant », le pouvoir a tenu un autre discours au lendemain d’une réunion interministérielle présidée par le chef de l’Etat. Et pour une fois, les autorités tentent de jouer une « transparence ». Un procédé qui a du mal à passer au sein de l’opinion publique, notamment au sein de la classe politique.
Abdelaziz Bouteflika, soucieux de garder une image écornée auprès des Algériens, a demandé au gouvernement «d’informer» les Algériens sur « la réalité » des finances publiques. Mais pour ne pas créer la panique, le chef de l’Etat promet que « tous les investissements publics » ne seront pas touchés. Une manière de ménager le chou et la chèvre.
Cette assurance présidentielle a vite été contredite, le lendemain, par Abdelmalek Sellal qui envoie une circulaire à tous les départements ministériels et aux walis les enjoignant de prendre des mesures d’austérité. Est-ce de la transparence ? C’est plutôt un subterfuge qui consiste à « démontrer » aux Algériens que le gouvernement « gère » la crise qui s’annonce. Parce que si cela était de la transparence, l’attitude du gouvernement serait plutôt de dire les choses crûment et d’arrêter les dépenses qui mettent à mal les finances du pays.
Pour ne pas se déjuger complètement, le gouvernement envoie certains de ses représentants, notamment Amara Benyounès, pour prêcher de l’espoir, tandis que Sellal tente de vendre un discours plus « pragmatique ». Mais aucun des deux ne dit aux Algériens quelle est la vraie situation financière du pays !
Essaïd Wakli