Le président du Mouvement populaire algérien a désormais deux points dans son programme : soutenir le président de la République –même sur une civière- et s’attaquer à l’opposition même lorsque celle-ci elle fait des propositions. C’est ce que vient de confirmer Amara Benyounès dans un discours prononcé à l’occasion de la tenue du Conseil national de son parti à Alger.
La prise de défense du chef de l’Etat peut pourtant être justifiée. Sauf que pour Benyounès, le soutien est tellement aveugle qu’il n’est même pas informé de l’Etat de santé réel de son chef. Il ne sait toujours pas si Bouteflika est hospitalisé ou pas. Puis, feignant d’ignorer que les institutions du pays ne communiquent presque jamais, il s’est fondu dans une littérature du genre langue de bois qui demande à attendre « un communiqué de la présidence de la République ». Pourtant, ni le jour de l’hospitalisation ni encore le jour de la sortie d’hôpital du chef de l’Etat, aucun communiqué officiel n’a été émis. Même lors que les chaines de télévisions et les agences de presse ont montré les images du cortège présidentiel quittant la structure hôtelière de Grenoble, l’information reste une « rumeur » pour les tenants de l’information moyenâgeuse.
Au lieu de s’atteler à améliorer les performances de son gouvernement, Amara Benyounès trouve une nouvelle cible : l’opposition. C’est cela le second axe de son programme. « L’opposition de Zeralda n’est d’accord que sur un point, le départ du président Bouteflika », a-t-il fulminé, sachant tout de même que la plate-forme de Zeralda comporte des dizaines de points.
Mais comme les « régimes sont autistes », leurs laudateurs le sont aussi. Et Amara Benyounès vient de le démontrer lors qu’il pense que même le succès du processus politique en Tunisie s’est fait « grâce » à Bouteflika !
Essaïd Wakli