Selon l’islamologue tunisien Mohamed Talbi, boire de l’alcool n’est pas haram

Redaction

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Les propos de Mohamed Talbi, islamologue et historien tunisien, font actuellement débat en Tunisie. Considéré comme un ardent défenseur de la laïcité et de l’intentionnalité, cet islamologue, accusé d’être un apostat et un fou par les islamistes tunisiens, appelle ouvertement à l’abolition de la charia qu’il qualifie « d’œuvre humaine désuète et figée qui n’a aucun poids devant la parole de Dieu, « le Coran ». Le fondateur de l’Association internationale des musulmans coraniques va même jusqu’à soutenir que boire de l’alcool n’a jamais été interdit par le Coran, mais par « cette œuvre des humains ».

« Il n’y a pas eu d’interdiction ouverte et claire à propos de la consommation de la boisson alcoolisée dans le Coran », a ouvertement déclaré Mohamed Talbi provoquant ainsi une véritable polémique qui divise actuellement les Tunisiens. S’appuyant sur les versets coraniques les plus répandus et les plus fréquemment utilisés par les salafistes pour justifier l’interdiction de l’alcool, l’islamologue souligne qu’à aucun moment ces versets n’ont été explicites, directes, claires et sans ambiguïté. Cela revient à dire, selon lui, que «le Coran présente la vigne parmi les bienfaits de Dieu et les élus boiront du vin au Paradis, dans lequel les élus trouveront des fleuves de ce nectar. De plus, le Coran précise que le vin présente des avantages à côté de ses inconvénients ».

Dans une interview accordée au quotidien tunisien Tunisiadaily, l’historien affirme avoir bien lu tous les versets coraniques évoquant l’ivresse et l’alcool et il en conclut que «dans tous les cas d’interprétation possibles, ce n’est pas le vin (ou l’alcool) proprement dit qui est concerné, mais l’ivresse. Dans le Coran, au pire, le vin ou l’alcool sont à éviter, mais jamais interdits. Pour M. Talbi, la seule interdiction en cette matière est de faire la prière en étant ivre.

Les propos de l’islamologue, soutenu par l’Association internationale des musulmans coraniques qu’il préside et qui a démontré, références coraniques à l’appui, que l’alcool est «halal» et qu’il n’a été, nulle part, interdit dans le Coran, soulèvent actuellement un tollé en Tunisie, notamment du côté des islamistes qui ne cachent pas leur fureur vis-à-vis de tels propos. Celui qui affirme vouloir rénover la «pensée musulmane après des siècles de stagnation, qui firent de l’Islam une religion incompatible avec la modernité, obscurantiste favorisant le terrorisme avec les conséquences actuelles », appelle à l’abolition de la charia, « œuvre humaine désuète, formulée au IXe siècle, et figée jusqu’à ce jour.

 Nourhane. S.

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