Certains dirigeants algériens sont riches, très riches mais ne le déclarent jamais ! Preuve en est, Abdesslam Bouchouareb, l’actuel ministre de l’Investissement et de l’Industrie, possède une société offshore basée à Panama, la « Royal Arrival Corp », et un compte bancaire dans la banque suisse NBAD Private Bank SA, nous apprennent dimanche les révélations du scandale mondial « Panama Papers ». C’est le nom des quelque 11,5 millions de documents secrets dont Le Monde et le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) de Washington ont eu accès et qui révèlent les dessous de la finance offshore internationale. Pas moins de 380 journalistes du monde entier se sont penchés sur le traitement de cette masse de données, comme l’explique cette vidéo ci-dessous :
Les données révélées par les fichiers confidentiels obtenus par les journalistes du Monde et de l’ICIJ indiquent que le ministre algérien figure parmi les 140 hauts responsables à travers le monde qui détiennent des propriétés offshore concernées par des malversations liées l’opacité du système financier des paradis fiscaux. Le nom de Bouchouareb se retrouve ainsi dans les listings du cabinet panaméen Mossack Fonseca qui permettaient à des personnalités politiques et des hommes d’affaires du monde entier de créer des sociétés offshores permettant, pour une grande majorité d’entre-elles, de mettre en place des « sociétés écran » où sont placées des liquidités non déclarées.
Le gouvernement algérien se retrouve donc encore une fois ébranlé par un nouveau scandale. Un scandale d’évasion fiscale qui risque bel et bien de cacher de plus grosses affaires de corruption jusque-là passées sous silence. Rappelons que l’article 8 du règlement 07-01 de la Banque d’Algérie précise que “la constitution d’avoirs monétaires, financiers et immobiliers à l’étranger par les résidents à partir de leurs activités en Algérie est interdite”. Et pourtant, comme l’indiquent les révélations des fichiers de « Panama Papers », « Royal Arrival Corp » de Bouchouareb est spécialisée dans la représentation commerciale et la négociation, les contrats commerciaux, les travaux publics et le transport maritime et ferroviaire. Elle mène des activités en Algérie, en Turquie et au Royaume Uni, explique l’ICIJ qui détient des courriels prouvant que la société offshore de Bouchouareb est gérée via une société basée au Luxembourg appelée Compagnie d’Etude et de Conseil (CEC). Le business du ministre algérien constitue donc une violation claire et nette de la réglementation en vigueur en Algérie.