Le chef d’État étant malade et absent de la scène politique, la course à sa succession est plus que jamais d’actualité en Algérie. Les différents cercles qui composent le régime algérien se sont lancés dans des conciliabules pour dresser une liste englobant « les potentiels remplaçants » de l’actuel chef de l’État, lequel risque de ne pas pouvoir terminer son 4e mandat au regard de la détérioration continue de son état de santé.
Même si la date de 2019 paraît encore très éloignée, les jeux de sérail et les manœuvres clandestines des gens du pouvoir se mettent en place, dans le but de trouver le bon candidat pour remplacer Abdelaziz Bouteflika à la tête de l’État. Ce dernier peut demeurer président jusqu’à 2019. Mais en cas de complications, les têtes pensantes du régime algérien préfèrent établir des scénarios de crise, afin de garantir le contrôle de l’ordre public et d’éviter au pays la moindre déstabilisation.
Parmi ces scénarios figure naturellement la tenue d’une élection présidentielle anticipée. Mais pour qu’il y ait une élection, il faut d’abord que des candidats puissent relever le défi. Certains hauts responsables ont donc d’ores et déjà affiché leurs ambitions présidentielles. Chacun de ces hauts responsables dispose d’atouts et de soutiens.
Un « candidat » semble toutefois avoir une longueur d’avance sur ses adversaires dans cette course à la succession de Bouteflika : Tayeb Belaiz, l’actuel ministre de l’Intérieur. Discret, Tayeb Belaiz est celui sur qui misent de nombreux acteurs du sérail. Ami d’Abdelaziz Bouteflika, il est l’homme le mieux à même de défendre les intérêts du clan présidentiel, a-t-on appris de plusieurs sources bien renseignées. Depuis la réélection d’Abdelaziz Bouteflika en avril dernier, Tayeb Bélaiz s’est imposé comme l’homme fort du clan présidentiel, nous ont indiqué nos sources. Sa bonne relation avec la famille Bouteflika et ses principaux soutiens lui offrent de nombreux avantages. Sa voix est écoutée et ses avis comptent dans les prises de décision. Preuve en est, il est celui qui a refusé de « booster » le chiffre du taux de participation lors de l’élection présidentielle. Selon nos sources, Tayeb Belaiz avait refusé de porter le chiffre de 51,7% à un seuil supérieur, comme le désiraient les partisans du 4e mandat. Son avis a finalement pris le dessus sur les autres volontés politiciennes de l’entourage de Bouteflika.
Natif de Maghnia, dans la wilaya de Tlemcen, Tayeb Belaiz bénéficie de la confiance de presque tous les hauts responsables de l’État algérien, notamment des proches d’Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier a d’ailleursété le père spirituel de Bélaiz dont la carrière politique a été propulsée sous le règne de Bouteflika. Respecté et apprécié par l’institution militaire, Tayeb Belaiz est devenu ces derniers mois le « favori » dans la course pour la succession de Bouteflika.
Son absence à la Grande mosquée d’Alger lors la prière de l’Aïd Al-Adha a d’ailleurs été remarquée. Selon nos sources, il est possible que Bélaiz ait voulu se démarquer de Sellal, le Premier ministre, et des autres cadres de l’État, en signifiant qu’il ne se s’associe pas à une « cérémonie protocolaire » en l’absence du chef de l’État. C’est, peut-être aussi, un message politique qu’il a voulu adresser à tous les autres dirigeants : « Je ne veux plus rester le simple et gentil ministre que vous connaissez ».
Mais au-delà de toutes ces spéculations, une chose est sûre : Tayeb Belaiz semble vouloir jouer un rôle important dans cette future, et proche, succession de Bouteflika.