Télévision / « Jornan El-Gosto » averti par les pouvoirs publics

Redaction

Encore une émission de télévision dans le collimateur des pouvoirs publics. Cette fois, ce sont au tour du très populaire « Jornan El-Gosto » et du programme télévisé « Allô oui », diffusés sur la chaîne privée KBC (El Khabar TV), d’être rappelés à l’ordre.

La chaîne de télévision KBC – aussi connue sous le nom d’El Khabar TV – vient d’écoper d’un avertissement verbal. Le patron du média, Ali Djerri, a été convoqué par l’Autorité de régulation de l’audiovisuel pour s’expliquer sur ce que cette instance considère comme des « dépassements répétés », indique un communiqué de presse de l’Autorité, repris lundi 29 juin par l’APS. En cause, la liberté de ton du journal satirique « Jornan El-Gosto » et de l’émission « Allô oui ».

Depuis quatre saisons, « Jornan El-Gosto » séduit un public algérien de plus en plus nombreux par ses parodies mordantes et culottées dans lesquelles les scénaristes n’hésitent pas à aborder l’actualité politique algérienne. Mais, pour l’Autorité de régulation de l’audiovisuel, « Jornan El-Gosto » et « Allô oui » ont franchi la ligne rouge. « Des noms et des symboles de l’Etat ainsi que de hauts responsables dans différentes structures et institutions de la République sont systématiquement injuriés et tournés en dérision », a critiqué Miloud Chorfi, président de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel, dans le communiqué.

Deux poids deux mesures

Après avoir adressé un avertissement verbal au directeur de la chaîne KBC TV, Miloud Chorfi menace : « De tels agissements procèdent d’une violation de la déontologie de la profession et tombent sous le coup des lois sur l’Information et de l’audiovisuel », a averti M. Chorfi rappelant que l’autorité de régulation de l’audiovisuel se proposait de promouvoir la liberté de création et d’expression sans censure ni contrainte ». Si les scénaristes de ces deux programmes télévisés n’adoucissent pas leur plumes à l’égard des institutions publiques, de graves sanctions pourraient tomber, prévient Miloud Chorfi : « Faute de quoi, les pouvoirs publics n’hésiteront pas à prendre les mesures légales qui s’imposent ».

Ce rappel à l’ordre semble d’autant plus injustifié que l’Autorité de régulation de l’audiovisuel se garde d’évoquer les dérives pernicieuses d’autres chaînes de télévision privées. Des chaînes télé, émises de l’étranger, qui véhiculent à longueur de journée des messages xénophobes, une propagande terroriste, l’apologie de l’idéologie de Daech (l’Etat islamique) et, surtout, font la part belle aux prédicateurs islamistes.

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