Terrorisme : L’Algérie a-t-elle raison de refuser le paiement des rançons ?

Redaction

C’est la question du moment : faut-il payer ou non des rançons pour libérer des otages ? L’attaque d’In Aménas et la question des négociations avec les terroristes est au cœur des préoccupations. Deux camps s’opposent  depuis cet attentat, quelle est la meilleure solution, lorsque l’enjeu est le prix de vies humaines. Négocier ou pas ?

L’Algérie l’aura prouvé et répéter à l’envi, elle poursuivra quoiqu’il arrive sa politique de non-négociation avec les terroristes. Elle a réitéré sa position, vendredi par le biais d’Amar Belani, le porte-parole du Ministère des Affaires Étrangères. L’Algérie « condamne fermement la pratique du versement de rançons aux groupes terroristes et à leurs associés du crime transnational organisé, qu’elle soit d’ailleurs le fait des Etats ou d’organismes publics ou privés », a-t-il déclaré hier.

Politique partagée

Tout comme l’Algérie, les Etats-Unis ont rappelé qu’ils partageaient ce point de vue et ont relancé un appel à la communauté internationale. Ils ont conseillé aux Etats menacés par de groupes terroristes de ne pas céder au chantage humain et de s’abstenir de verser toute rançon aux groupes terroristes contre la libération d’otages.

Les Etats-Unis « continuent à encourager tous leurs partenaires et alliés de la communauté internationale à refuser absolument de coopérer avec les preneurs d’otages et à avoir une politique de tolérance zéro dans le cadre de cet effort », a alors déclaré la porte-parole du département d’Etat, Victoria Nuland.

Ceux qui négocient…

« l’AQMI continue à essayer de soutirer les rançons et nous croyons qu’il a trop souvent réussi à les obtenir », a également précisé la porte-parole du département d’Etat. En effet vendredi, on apprenait que plusieurs pays européens avaient cédé à ce chantage pour sauver les vies de plusieurs de leurs ressortissants kidnappés. Les pays Européens  auraient versé jusqu’à’ à 89 millions de dollars durant la période allant de 2004 à 2011, à des groupes terroristes pour libérer des otages.

Selon Victoria Nuland, c’est à cause de cette donnée que les preneurs d’otages s’en prennent plus généralement aux ressortissants européens. Ils ont la certitude que les pays européens verseront plus facilement des rançons. Les terroristes font clairement la distinction entre les gouvernements qui acceptent de verser des rançons et ceux qui refusent de s’y plier, a-t-elle précisé.

L’argent des rançons, »source du financement du terrorisme »

Pourquoi une telle intransigeance de la part de l’Algérie et des Etats-Unis ? Selon ces derniers, payer revient à affirmer aux terroristes qu’ils détiennent un moyen de pression sur les gouvernements. Les rançons sont également une ressource pour les groupes terroristes « qui utilisent les otages comme source principale de financement », d’après Victoria Nulans, qui invite à mettre un terme à cette  « tactique particulière », pour ne pas alimenter le réseau terroriste.

En effet, les organisations terroristes auraient collecté plus de 120 millions de dollars en paiements de rançons au cours des 8 dernières années, observant que l’AQMI est la branche d’Al-Qaïda qui a profité le plus des enlèvements contre rançon, en récoltant des dizaines de millions de dollars.

La rédaction avec APS