Les sorties de Madani Mezrag ne passent pas inaperçues. Ses ennemis d’hier, ceux qui étaient engagés dans la lutte contre le terrorisme à l’image des Gardes communaux et des GLD (Groupe de légitime défense) comptent manifester, ce jeudi 20 août, contre ce qu’ils considèrent comme une trahison à leur engagement militant.
Selon des membres du bureau permanent des agents de la garde communale, ces camarades, qui seront rejoints par des GLD, vont tenir, jeudi, un sit-in national à Saharidj, dans la wilaya de Bouira, pour dénoncer « la liberté dont jouit » Madani Mezrag « dont la place est en prison et non pas dans une université d’été », rappelle Alioua Lahlou, porte-parole de cette frange de la société qui se sent délaissée par les autorités. Selon le policier, l’attitude Madani Mezrag est « une trahison » au combat de ceux qui sont morts contre le terrorisme.
Ces insurgés se posent la question de comprendre pourquoi est-ce que les autorités, qui laissent Mezrag agir comme il veut, les empêchent de manifester leurs courroux.
Le corps des Gardes communaux a été officiellement dissout. Ses anciens membres sont soit à la retraite soit versés dans d’autres corps, comme la police ou l’armée. Quant aux patriotes, leur « mission » est visiblement terminée avec la promulgation, en 2005, de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale.
Il n’y a pas que les Gardes communaux et les patriotes qui n’ont pas apprécié les sorties de Mezrag. Des partis politiques agréés ne comprennent pas l’interdiction qui leur ait souvent brandies à chaque fois qu’ils demandent à activer publiquement.
Madani Mezrag, officiellement gracié en 2000 en même titre que ses anciens compagnons des maquis islamistes, multiplie les sorties médiatiques. «Je ne suis pas obligé de demander une autorisation pour organiser une activité. Je me suis entendu avec l’armée », a-t-il dit lors qu’on s’étonne de fait qu’il tienne une activité. « Personne ne peut m’empêcher d’activer », a-t-il répété.
Essaïd Wakli