L’affaire des moines de Tibehirine vient de connaître un important rebondissement. Après près de deux années de négociations acharnées, les autorités judiciaires françaises ont finalement réussi à rapporter à Paris des prélèvements des têtes des sept moines assassinés en 1996, dans la localité de Tibehirine, près de Médéa.
C’est ce qu’a révélé, vendredi, à l’AFP une source judiciaire et l’avocat des familles des victimes. Il faut rappeler que durant l’automne 2014, des experts et juges français s’étaient déplacés à Alger pour assister à l’opération d’exhumation des crânes des moines assassinés. Des prélèvements avaient été effectués. Mais les autorités algériennes avaient exprimé un niet catégorique quant à la volonté des experts français de transférer des échantillons vers la France. Des médias français avaient estimé que la partie algérienne avait des secrets à cacher.
Finalement et près de deux années après, ces mêmes échantillons ont été transférés en France, dans une totale discrétion. Comme pour dire que dans un contexte des plus difficile pour ce qui des relations algéro-françaises, des affaires des plus sensibles continuent à être traitées loin des projecteurs.
La remise des échantillons aux autorités judiciaires françaises est «une avancée importante que nous attendons depuis un an et demi et qui lève l’un des obstacles à la recherche de la vérité et de la justice», a déclaré l’avocat des familles des moins, Patrick Baudouin. «Il faut rester prudent mais les experts pensent que la conservation des prélèvements a été correcte et que les échantillons sont exploitables», a-t-il encore ajouté.
Elyas Nour