La compagnie pétrolière britannique, BP (British Petrolium), payera-t-elle des indemnités aux victimes de l’attaque terroriste de Tiguentourine, à In Amenas, qui a eu lieu au mois de janvier dernier ?
BP gère, en compagnie du Norvégien Statoil, et en partenariat avec la compagnie nationale Sonatrach le complexe gazier attaqué par un groupe terroriste qui a pris en otage ses employés du 16 au 19 janvier dernier, avant que bon nombre de ces derniers ne soient libérés après l’intervention de l’armée algérienne. 37 otages, principalement des étrangers ont trouvé la mort alors que les troupes de l’armée algérienne ont éliminé 27 terroristes. Si les choses ont, depuis, repris peu à peu leur normalité, certaines familles des victimes se posent toujours des questions à propos de la sécurité du site.
Ainsi, dans un long papier publié avant-hier par l’agence Reuters, l’épouse d’un britannique intervenant au niveau du complexe, du nom de Garry Barlow, mort lui aussi lors du raid, affirme que son mari lui a adressé, sept semaines avant l’attaque, un «mail» dans lequel il lui dit qu’il avait peur pour sa vie. Celui-ci est employé par une entreprise suisse, IOTA, qui soustraite pour BP. Les craintes de Barlow sont liées principalement à un conflit interne. Les chauffeurs du site avaient déclaré une grève et l’atmosphère était, selon lui, très tendue. Celui-ci a été évacué vers son pays, au mois de décembre 2012, pour ces motifs, avant qu’il ne soit rappelé sur place. Bien évidemment, au niveau de la compagnie britannique, il n’est pas question de lier la situation interne du complexe avec l’attaque terroriste. Mais pour les familles, même si les responsables du site ne pouvaient pas prévoir une telle attaque, néanmoins des mesures auraient pu être prises pour minimiser le degré de la catastrophe. Des proches des autres victimes britanniques comptent également faire pression pour avoir des réponses. Selon eux, BP est responsable de leur sécurité. Des avocats n’écartent pas donc la possibilité de demander réparation. C’est le cas des six victimes du royaume uni. Le norvégien Statoil avait mis en place une commission d’enquête qui a rendu récemment ses conclusions. BP s’est refusé de faire la même chose, arguant qu’il ne pouvait fournir des réponses à certains aspects liés à l’intervention des services de sécurité algériens. En tout cas, en Angleterre l’enquête judiciaire lancée à cet effet devrait tenir sa première audition au mois de novembre prochain.