Les efforts des Tunisiens sont récompensés. Le Quartette, qui a réussi à mettre la Tunisie autour de la table des discussions pour réussir la transition démocratique, a obtenu le prix Nobel de la Paix, une première dans le monde arabe.
Le Quartette, composé de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), de l’organisation patronale, de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme et de l’Ordre des avocats, a lancé « un processus politique alternatif, pacifique, à un moment où le pays était au bord de la guerre civile », a rappelé le comité Nobel. Il a donc joué un rôle « crucial » pour permettre à la Tunisie, plongée dans le chaos des Printemps arabes, « d’établir un système constitutionnel de gouvernement garantissant les droits fondamentaux pour l’ensemble de la population », explique le comité.
La distinction qui a été décernée à la Tunisie a suscité des réactions enthousiasmées à travers le monde. Des responsables tunisiens au président français, en passant par l’Union européenne et l’Unesco, l’hommage à la Révolution du jasmin a été unanime.
Mais derrière leurs portes blindées, des responsables de la région vont grincer des dents. C’est le cas des Algériens qui ont longtemps considéré leur démarche comme étant la meilleure, avant de se rendre compte qu’ils vont droit dans le mur. Il n’y a pas si longtemps, Abdelaziz Bouteflika rêvait de se voir en « nobélisé » lors qu’il a lancé, en 2005, la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Que nenni ! Et malgré la mobilisation de toute la clientèle du régime, le nom de Bouteflika a été royalement ignoré.
Mais plus que cela, le Nobel tunisien démontre aussi que la Tunisie est le seul pays dont la transition a réussi. Malgré les tentatives des autorités algériennes de médire cette transition en parlant d’échec, la réalité du terrain a démontré le contraire. Et les Tunisiens ont réussi, malgré une situation économique chaotique, à faire mener leur pays vers une situation plus sereine.
Essaïd Wakli